Francisc Edmund Balogh : Six poèmes traduits du roumain

 

 

Ton sourire

Ton sourire, mon amour –

La première goute de rosée

saupoudrée

au-dessus du rideau de l’obscurité

d’avant la Genèse,

ton sourire

souffle soyeux

des aubes

qui adoucit la raideur

des collines et des vallées

ton sourire –

une pétale dans la couronne des nostalgies

des séraphins,

ton sourire

au cœur dénudé

comme la plainte des pieds d’un enfant

dans l’herbe rosée !  

 

À ma mère

Mère, on ne s’est pas vus

depuis quatorze printemps,

depuis, le temps traine ses pieds,

les ombres, les nuages sont devenues de grosses pierres

autour des nos souvenirs,

les anges versent des pétales blanches à la place des larmes

les étoiles filantes ont trouvé repos dans tes cheveux

les sentiers qui menaient jusqu’à toi

au-delà du sommet de la colline

ont retrouvé le vol des oiseaux,

oublié depuis si longtemps,

la maison familiale

est devenue le centre de la terre et du monde

d’où ton sourire

continue de jaillir à la lumière.

 

Chemins

Le chemin que je viens de prendre

est comme un ligne sculptée dans la paume du destin,

que tirent comme une corde

les dieux cachés derrière le refuge de ce monde

amalgamé, fondue dans le creuset du crépuscule.

Le chemin que je viens de prendre

dans un équilibre

sur la ligne timide de l’aube

approche de sa fin

comme une pelote de laine !    

Nous nous sommes perdus

à travers le sourire dénoué

du soleil

sans retour !

 

L’histoire écho

Au Maître …

Écoutez

la déposition du quadrupède,

 des montagnes chauves, des oliviers,

de vos cœurs, du crépuscule,

du vent.

L’histoire ne peut pas s’arrêter ni ne peut

commencer, sans nos répliques, sans nos 30

pièces d’argent !

L’histoire s’écoule

sans s’arrêter comme la rivière du Jourdain

sur les pieds des âmes impures,

se colle sans but

comme un rapiècement intérieur…

au ciel bleu.

Écoutez cette histoire

comme une déposition du temps

qui coule dans nos veines !     

 

Frères de sang

La mélancolie du dieu de la pluie

s’est répandu comme une épidémie

elle est tombée

de son cocon de nuages

comme du plomb sur la feuille blanche,

j’ai rassemblé toute la reconnaissance des fleurs

pour le souffle encensé de la fraîcheur

et je l’ai étalée sous la forme d’un poème

comme une offrande à ses pieds,

j’ai dénoué le fil des souvenirs de ses cheveux,

nous avons marché timidement à travers le panthéon des feuilles

tombées à terre,

en promettant de devenir des frères de croix !

 

Souvenir

Le champ des coquelicots

avec lequel le crépuscule à rembourré nos cœurs,

s’est consommé sans combustion,

est tombé miraculeusement sans réverbération

comme un éclat

du corps du paradis

dans le couloir de la nuit,

le temps a passé en le cognant

comme un garnement

avec sa grosse godasse …   

 

Poésies de Francisc Edmund Balogh

Traduction en français de Dan Burcea 

Francisc Edmund Balogh est un poète roumain  né le 26 décembre 1978 à Satu Mare, en Roumanie.
La pandémie a permis à Francisc Edmund Balogh de se consacrer davantage à l’écriture, un peu au détriment de son autre passion, la musique, puisqu’il jouait dans divers groupes en tant que percussionniste.
Son activité littéraire dépasse le cercle local et se fait remarquer au niveau national et international.
Au niveau national, les œuvres de Francisc ont été publiées dans diverses anthologies de poésie, notamment : “Echo of Solitude” publié par Ecou Transilvan, “Sunday Creations” publié par Inspirescu, “Dream with Nichita” publié par la société culturelle Apollon, “Wheel of Words”, comprenant des auteurs et des poèmes du cénacle de Schenk.
En 2021, Francisc
publie un volume de poèmes intitulé “Recours aux ombres”.
Francisc est également actif dans le domaine de la prose courte, étant présent dans plusieurs anthologies nationales de prose, (humoristique) “Un sourire en hiver” du Cenacl Chronographe et “Histoires en automne” de la revue littéraire Arena Literară.
En ce qui concerne la participation à des concours littéraires, Francisc a remporté plusieurs prix de poésie : 1ère place à l’édition 2020-2021 de l’Olympiade mondiale de poésie organisée par l’Association mondiale des poètes et écrivains ; Prix du meilleur auteur étranger (section meilleur poème) à la 10e édition, 2022, du concours “I Colori Dell’Anima” – (“Les couleurs de l’âme”) organisé par l’Association “Mondo Flutuante”, Italie ; 2e place au concours “Nos poètes écrivent du ciel”, édition 2021 de l’Association du camp d’amitié littéraire “De Amicitia” ; 3e prix au concours “Rêver avec Nichita” organisé par la Société culturelle Apollon.
La création poétique de Francisc a également été récompensée par des mentions. Il a reçu la 1ère mention à la première édition (2021) du concours littéraire Gogol’s Mantaua organisé par l’Académie littéraire Gogol’s Mantaua, la mention au concours national de poésie “Octavian Goga” édition 2021 et le prix spécial du jury au championnat européen de poésie organisé par l’Association mondiale des poètes et des écrivains.
Francisc a également remporté un prix pour la prose, la 1ère mention à l’édition 2022 du concours international “Elogiul iubirii” organisé par le Cercle culturel “Prietenia” en Roumanie.
Francisc écrit également des poèmes en anglais.
Il a été publié dans des revues telles que Open Door, Spillwords aux États-Unis, des revues/anthologies internationales au Royaume-Uni : anthologie “Faith”, Poetry for Ukraine, sous l’égide de The Poet, “Roads to Serendipity” sous l’égide de Lothlorien Poetry Journal, des revues en Inde : Literrateur RW, Cultural Reverence ainsi qu’une apparition à Dubaï, dans l’anthologie internationale “World Poetry Tree” avec 405 autres poètes représentatifs de 106 pays, anthologie présentée à l’Exposition universelle de Dubaï 2020.
L’œuvre de Francisc a été traduite en plusieurs langues. Un groupe de poèmes de Francisc a été traduit en allemand par le poète et traducteur Christian W. Schenk et inclus dans l’anthologie Wort Vergessen.
Plusieurs groupes de poèmes de Francisc ont été traduits en français par le critique littéraire et traducteur Dan Burcea et publiés sur le blog littéraire Lettres Capitales.
Certains poèmes de Francisc ont été traduits en hongrois, serbe et croate par Laszlo Konsansky et ont été publiés sur la page du cercle littéraire “Dor de infinit”.
Francisc a également emprunté la voie de la traduction, traduisant de l’anglais vers le roumain des poèmes des célèbres Pavol Janik et Manolis Aligizakis, publiés dans le magazine Cronograf.

   

    

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