Christine Colonna-Cesari publie Maruca Cantacuzino Enesco – Princesse rebelle aux Éditions Piatnitsa. Il s’agit de son deuxième livre issu du réservoir inépuisable de la culture roumaine, pays où elle habite depuis plusieurs années et dont elle ne cesse de partager les plus secrètes ressources. Il s’agit d’un ouvrage d’exploration intime, secrète, voire spirituelle, de la personnalité de cette célèbre princesse moldave, née à la fin du 19e siècle. Christine Colonna-Cesari se veut la fidèle interprète de celle qui fut la princesse la plus riche de Roumanie et qui épousa en secondes noces, le grand compositeur roumain Georges Enesco. Cette femme exceptionnelle était connue pour avoir un caractère bien trempé et une grande sensibilité. Ils ne pouvaient cohabiter que dans un livre comme celui-ci, inspiré, attentif aux détails. Écrit avec élégance et une grande empathie, ce livre traverse les époques, depuis la fin du 19e siècle jusqu’à la mort de Maruca en 1968. Il s’y mêle une rencontre émotionnelle intense avec Maruca et des repères historiques très nombreux.
Christine Colonna-Cesari vient de recevoir pour cet ouvrage le Prix d’Honneur “Excellence 2022” de l’Académie poétique et littéraire de Provence.
Vous habitez depuis plus de trois ans en Roumanie et en tant qu’auteur, vous ne cessez de fouiller dans les recoins historiques, culturels et spirituels de ce pays, pour en faire jaillir de vraies pépites comme cet essai biographique sur Maruca. Nous avons déjà eu l’occasion d’en discuter lors de la parution de votre premier livre, mais permettez-moi de vous reposer la question : que représente la Roumanie pour l’expatriée française que vous êtes, pour qu’elle vous étonne, à chaque découverte de son patrimoine humain, spirituel et culturel ?
Je suis un peu hors norme, comme l’était Maruca, je n’arrive pas à m’identifier vraiment aux expatriés français qui croisent ma route, ici en Roumanie, sauf à ceux qui portent, au fond de leur âme, cette compréhension spécifique de ce qu’est la Roumanie. J’ai une connexion particulière, parfois intuitive mais très forte avec l’essence même de ce pays et de ce peuple ; un sentiment de connu et de me retrouver moi-même dans ses valeurs, ses énergies, sa poésie, son intelligence spécifiques et ses racines historiques. Une femme médium m’a dit un jour que Maruca me disait : « tu es revenue sur tes terres ! ». Cela illustre bien mon ressenti. La Roumanie ne m’a pas étonnée mais confortée dans une identité spirituelle particulière. La Roumanie est une terre initiatique, peuplée d’initiés qui s’ignorent. Ils sont très spéciaux, ils ont une avance énergétique et spirituelle sur le reste de l’Humanité dont très peu de personnes se rendent compte. Mais eux le savent, quelque part. Maruca nous a dit que les Roumains portent au fond de leurs cellules, toute la mémoire de l’Humanité et que c’est là, leur trésor. C’est ce que je ressens et qui parfois m’émeut jusqu’aux larmes avec le sentiment que c’est un trésor à préserver absolument.
Comment avez-vous pris connaissance de la personnalité de Maruca Cantacuzino Enesco (1878-1968) et pourquoi avez-vous décidé d’en faire l’héroïne de votre nouveau livre ?
Cela remonte si loin, à des années en arrière. Maruca m’a appelée, quelque part. D’ailleurs, dans les entretiens par hypnose régressive que l’on a eu avec elle, durant plusieurs heures, elle m’a dit en riant, que c’est elle qui m’avait appelée vers elle et que ce ne pouvait être quelqu’un d’autre que moi ! Ensuite, mon intuition m’a guidée ; cela me dérangeait quand je voyais le mal que l’on peut dire d’elle sur le net parce qu’un jour une ou deux personnes ont lancé des cancanages sur sa personnalité dont ensuite, chacun s’est emparé, comme unique vérité historique, par manque de connaissances, de courage intellectuel ou de compréhension. Je trouve cela très bête. Cela m’interpellait et en effet cela chagrinait encore beaucoup Maruca. Maruca nous a dit qu’elle voulait que l’on sache qui elle était vraiment. En lisant ses mémoires, je l’ai très bien comprise car nous avons des traits de personnalité identiques. Du genre à avoir la nostalgie de l’envol avec sa vraie famille de cygnes sauvages ou de Jonathan Le Goëland qui souffre dans son âme, des basses vibrations qui l’entourent. Maruca était beaucoup comme cela. C’était une initiée, une âme évoluée, aujourd’hui on dirait, un enfant indigo qui souffre des bassesses que l’on subit vibratoirement lorsqu’on s’incarne. Elle avait une soif absolue de la beauté, la liberté et la lumière de l’au-delà. La médiocrité, le mensonge, les ambitions matérialistes, lui pesaient beaucoup, d’autant qu’elle lisait très bien le fond des personnes, ce qu’elles étaient vraiment. Elle était très lucide.
Votre empathie envers votre personnage est évidente. Vous faites, d’ailleurs, une déclaration qui mérite attention : « J’ai vécu avec Maruca pendant plusieurs mois, j’ai vécu ses peines et ses chagrins et tenté de partager son regard si subtil, si fort, si sensible et si artiste sur la vie. » Peut-on dire à la lumière de cet aveu que vous avez écrit toutes les deux ce livre ? Comment s’est déroulé son écriture, de quel élan ou dialogue secret est-il né ?
C’est vrai que je me suis identifiée à Maruca très fortement, comme une sœur spirituelle, quelqu’un avec qui dans une autre vie, j’aurai pu avoir une complicité affective et spirituelle très forte. À certains moments, je la comprenais si bien, que cela aurait pu être moi. C’était comme si elle était à mes côtés. Écrire ce livre m’a beaucoup apporté et fait évoluer, de par cette relation si particulière. Maruca m’a enrichie, fait don de sa présence et de son accompagnement. J’ai travaillé essentiellement sur ses mémoires, très riches et devenues introuvables, qui avaient été publiées en bilingue français roumain, de façon confidentielle. L’accompagnement vibratoire de Maruca est d’un autre ordre et personnel. Elle m’a donné des indications, dont certaines un peu éloignées, voire beaucoup, de mon projet de livre, d’autres intraduisibles en mots, d’autres que j’ai choisi de ne pas partager. Maruca est restée très spontanée et en même temps très sage, franche, directe. Elle « décoiffe » ! comme on dit de nos jours !
Le sous-titre de votre ouvrage, Princesse rebelle, donne d’emblée une indication sur son caractère. Vous décrivez ce trait de caractère par ces mots : « rebelle à l’ordre établi pour rester fidèle à elle-même, Maruca le sera toute sa vie. » Rajoutons sa beauté envoûtante, sa fortune, les épreuves de sa vie, qui en font un personnage hollywoodien. Qui est-elle en vérité cette Maria Rosetti-Tescano et pourquoi dites-vous que sa vie « fut une longue collaboration active du triomphe de la vie sur la mort » ?
Je pense que c’est très simple, Maruca était une princesse moldave, fille de boyards aisés, très consciente de son héritage familial, née dans une famille cultivée où l’on aimait lire, écrire, voyager, étudier. Il n’y a pas plus romantique que le 19ème siècle moldave, Hollywood à côté c’est très kitch ! En même temps, elle a toujours eu une longueur d’avance, elle sentait les choses en profondeur et à l’avance, elle avait la capacité innée de lire dans les cœurs et les futurs possibles, de façon intuitive et très lucide, donc elle était en décalage avec le monde profane qui l’entourait. La vie mondaine l’ennuyait, elle préférait se réfugier dans la nature ou la lecture, les valeurs vraies, au nombre desquelles, on peut compter son attachement pour la culture moldave, le paysage historico-culturel de la Moldavie et pour les traditions paysannes. Maruca était fondamentalement indépendante, elle pouvait être provocante pour préserver son intégrité spirituelle, ses valeurs. Lorsqu’une âme est à ce point évoluée, connectée à l’au-delà, elle ne se glisse pas dans le moule de la bien-pensance, elle dérange; ajouté à cela, les épreuves qu’elle a connu, les guerres, les deuils, la maladie, la trahison de son mari, tout cela vécu de façon hyper lucide et hyper sensible, c’est elle-même qui le dit d’ailleurs, fait que en conscience, sa vie fut un combat, dans lequel elle a tenté toujours de préserver ses valeurs, son instinct de vie ou de survie, son amour pour la beauté, la nature, les arts, le vrai, l’authentique et sa Moldavie natale, qui était pour elle un vrai refuge.
Lors de son mariage avec Mihai Cantacuzino, mariage célèbre en Roumanie et à l’étranger, Maruca est « effrayée par le poids de tous ces ors ». De quel mariage s’agit-il et comment celui-ci a-t-il changé sa vie ?
La première rencontre entre le prince Mihai Cantacuzino et Maruca avait été arrangée sur le domaine du Prince Mourouzzi, par sa mère, la mère de Mihai la Princesse Ecaterina Cantacuzino et la Princesse Mourouzzi. D’ailleurs dès que Mihai et Maruca s’en s’ont rendu compte, ils ont voulu partir, Mihai a même fait savoir qu’il trouvait que Maruca était trop jeune, trop maigre et trop brune ! Il ne voulait pas en entendre parler. Mais les Mourouzzi ne se sont pas laissé démonter, et finalement lors de ces premières vacances, Maruca et Mihai sont tombés follement amoureux. Il faut bien comprendre que Maruca avait un côté très indépendant, très sauvageonne, très terroir, très simple et sensible. Les Cantacuzino étaient des princes richissimes, c’était la famille la plus riche de Roumanie, habituée au luxe, qui vivait dans une grande opulence, de bon aloi cependant mais c’était une cour princière codifiée, tenant à sa réputation et son statut social, qui effraya Maruca. C’était lourd à porter pour elle, elle n’était ni habituée à cela ni en demande de cette richesse qui faisait mourir d’envie, d’autres filles nobles à marier. Elle se sentait étouffer parfois dans ce train de vie, ce tourbillon de réceptions, de mondanités, ce protocole. Elle avait la nostalgie de la vie plus simple et plus libre, du domaine boyard moldave de ses parents à Tescani.
Alors que Mihai est surtout dans l’action, Maruca – dites-vous dans votre livre – reste une sauvage, à l’esprit romanesque, un être original. Que fera cette différence pour la vie future de ce couple ?
Dès son voyage de noces, Maruca, qui pourtant n’avait que dix-neuf ans, s’est rendu compte de la différence qu’il y avait dans leur approche de la vie, malgré leur grand sentiment amoureux réciproque. Mihai avait aussi une belle dimension spirituelle mais, contrairement à Maruca, ce n’était pas son essentiel, sa priorité dans la vie ; il était plus mondain, aimait les femmes, les bons vins, les soirées aux théâtres, il aimait dit Maruca s’étourdir pendant qu’elle cherchait toujours instinctivement le sens caché, le sens profond, de toute chose. Mihai avait aussi des responsabilités sociales et politiques dans lesquelles il s’investissait très fortement, à s’en rendre malade. Cette dimension sociale, Maruca s’en fichait, avec son côté bohême. Mihai s’obstinait à tenir son rang, il était très conscient de faire partie d’une grande famille noble, remontant à la splendeur de Byzance ; Maruca elle voulait rester un électron libre pour être elle-même et ne faire que ce qu’elle voulait. On peut difficilement faire plus opposés. Maruca mit l’infidélité de Mihai sur cette différence de tempérament et d’aspirations, irréversible entre eux. Maruca ne pouvait se satisfaire d’une vie la privant de son être essentiel, elle appelait cela sa « catalepsie spirituelle, tant que dura son bonheur avec Mihai » !
Une autre partie, importante, de votre livre porte sur la passion entre Maruca et le grand musicien roumain, Georges Enesco, son second mari. Maruca est impressionnée par la soif de perfection du grand compositeur et virtuose. Elle va se dédier corps et âme à cet homme avec passion et tendresse. Parlez-nous de cette nouvelle facette de la personnalité de Maruca, amoureuse et admiratrice. Que veulent dire ces paroles à travers lesquelles vous décrivez son état d’âme : « La vie intérieure de Maruca se simplifia tout en s’intensifiant au contact de Pynx » (surnom donné à Georges Enesco par la reine Elisabeth de Roumanie) ?
Je pense que l’histoire d’amour entre Maruca et Georges est unique et leur appartient ; c’est toujours indélicat et difficile de se glisser entre les deux facettes d’un couple ; c’est difficile de les comprendre si on n’a pas vécu la même exaltation, et j’ai le sentiment très fort, de cette fluidité qui nous échappe. Cependant on peut dire qu’une grande passion était au rendez-vous, à la fois charnelle, spirituelle, intellectuelle, émotionnelle et artistique. Donc une rencontre fatale au début ou pouvant le devenir et qui petit à petit, s’installa dans une entente harmonieuse. Ils avaient la même aspiration spirituelle à être relié au divin, à la Création, à l’Univers, au cosmique, appelons cela comme on veut mais qui est source d’inspiration sans laquelle, ils ne pouvaient pas vivre, une sensibilité créatrice en commun ; ils se sont rencontrés pour devenir seuls au monde comme l’écrivit Maruca, donc on a vraiment affaire à une vraie histoire d’amour, de celles qui vous rendent inaccessible au commun des mortels. Avant que leur couple trouve son équilibre, il a connu des troubles et des orages, des conflits et des retrouvailles. Maruca avait connu des moments difficiles, des états de grand désespoir, elle avait voulu mourir lorsqu’elle avait compris combien son mari l’avait trahi. Elle avait fui sa souffrance dans des relations éphémères et insatisfaisantes. Enesco s’il fut parfois dangereusement passionné, a su être patient et compréhensif avec Maruca. Ils ont fini par être très heureux ensemble, à se donner mutuellement paix, amour et sécurité ; une paix et une sécurité où Maruca trouva le moyen de se construire une vie intérieure apaisée, sereine, contemplative, illuminée de l’intérieur tandis qu’Enesco s’appuyait sur Maruca pour créer. Elle avait très bien compris avant tout le monde, ce qu’il voulait faire, surtout en tant que compositeur ; comme par exemple lorsqu’elle assistait à la création de son opéra Œdipe.
En même temps que la vie et le personnage de Maruca Cantacuzino, vous nous faites voyager dans le temps, depuis la vie quotidienne des boyards du 19e siècle, jusqu’aux moments des deux guerres, puis du voyage de Maruca et Georges Enesco venus à Moscou pour deux concerts exceptionnels ; les derniers concerts à l’Est du Maître, avant que le rideau de fer du communisme les pousse à se réfugier en France. Vous avez mêlé dans ce livre votre propre écriture et votre propre réflexion à des paroles de Maruca extraites de ses mémoires, qui le rendent terriblement émouvant, vivant et contemporain. C’est troublant, comment expliquer cette intemporalité du message de Maruca ?
Oui c’est vrai que les réflexions, les analyses, le témoignage de Maruca, ont pris au fil du temps, toujours plus de profondeur, de sens et d’intemporalité. C’est ce qui fait tout l’intérêt de son personnage. Presque chaque fois que je me relisais pour me corriger, style et orthographe, certains passages me faisaient pleurer à chaudes larmes. Par exemple lorsqu’elle décrit les jeunes soldats roumains qui marchent sur les routes pour partir ou revenir de la guerre ou le bombardement des Américains sur Bucarest, qui faillit leur coûter la vie, lorsqu’elle décrit la reine Marie sous son voile d’infirmière, ses beaux yeux bleus embués de larmes, ou bien la reine Elisabeth de Roumanie dont elle comprenait si bien l’âme d’artiste, enfin Moscou devenue depuis peu bolchévique et la foule russe, assoiffée de Dieu qui s’amasse autour de la seule église qui reste ouverte, que deux cordons de policiers doivent retenir de force, Maruca touche au sublime, elle touche à l’essentiel, avec une grande humanité, de cette humanité toujours en péril et que nous n’avons de cesse, encore de nos jours, de vouloir et de devoir sauver. En cela, son message est éternel. Parce que la lutte pour notre liberté, notre dignité, notre humanité est un combat toujours d’actualité et que quelque part, Maruca nous rappelle à ces essentiels avec des mots d’une très grande justesse.
Permettez-moi de conclure notre dialogue sur un autre trait de caractère de la princesse Maruca, celui si rare de la simplicité, de l’horreur de l’injustice et de l’attrait des gens simples au cœur fidèle, loin de l’excès et des honneurs factices. Comment était Maruca de ce point de vue ?
Vous venez très bien de la décrire ; c’était une belle âme, ne supportant ni mensonge, ni faux semblant ni mondanité stérile ni singeries socialisantes. Au début de mon livre, elle le dit : « invasion de mondains qui ne m’apportent pour tout message que celui du vide qui est en eux ; que cherchent-ils dans ma maison, moi qui ne vis que d’essentiel ? » C’est tout Maruca cela et je la comprends très bien ; je comprends très bien ce sentiment de risquer sa vie et de perdre une énergie essentielle en supportant des ambiances, des relations, des personnages qui ne vous ressemblent pas et vous tirent vers le bas, vous donnent le sentiment de vous alourdir, vous détourner de votre voie, vous faire perdre votre temps et donc de vous mettre spirituellement en danger. Le risque de perdre son âme et son temps de vie imparti est réel et Maruca était très consciente de cela. Maruca avait un pied sur terre, l’autre chez les anges ; c’est une caractéristique des belles âmes, qui sont un peu comme je le dis dans ce livre, issus d’une race de papillons célestes enfermés dans l’incarnation sur terre, dans la matière et qui se débattent pour ne pas perdre leurs ailes et le contact avec le monde de lumière spirituelle d’où ils sont venus. Contrairement à ce que l’on a pu dire ou croire, cela ne fut pas facile pour Maruca. Ces priorités sont dérangeantes pour ceux qui renient leur dimension spirituelle. Elle nous a dit dans les rencontres par hypnose régressive, que l’amour est éternel et qu’elle ne comprend pas ce qu’elle fait au Père Lachaise, entre autres choses ! Personnellement, je crois qu’il est temps que la Roumanie ramène les cendres de Georges et Maruca au pays. Justement parce que l’amour est éternel et que ces cendres lui appartiennent.
Propos recueillis par Dan Burcea
Maruca Cantacuzino Enesco. Princesse rebelle, Éditions Piatnitsa, 172 pages, 23 euros.
Disponible sur commande: www.editionspiatnitsa.com et en France chez les libraires de proximité et en Roumanie, chez Carturesti.
Prochain évènement : Christine Colonna-Cesari dédicacera ses livres à la grande bibliothèque Antim Ivireanul de Râmnicu-Vâlcea, le lundi 26 septembre 2022, de 17H à 18H30.