Les Archives nationales de Roumanie publient le premier tome de Mémoires et Correspondance – Les écrits oubliés d’Aïda Vrioni. Pour plus de détails sur la personne d’Aïda Vrioni et sur les manuscrits qui viennent d’être publiés dans ce volume, nous avons le plaisir de discuter avec Anemari-Monica Negru qui assure avec Laura Dumitru cette édition.
Avant tout, pourriez-vous nous dire qui était Aïda Vrioni ?
Aïda Vrioni, de son vrai nom Maria Mateescu (Aïda est son pseudonyme littéraire et Vrioni est le nom de famille après le mariage avec Stefan Vrioni) est née à Ploiești le 17/30 octobre 1880 ; son père était avocat. Ses parents ainsi qu’une de ses sœurs ont disparus très tôt. Pendant son enfance elle reçoit une riche éduction religieuse, et passe ses vacances au Monastère Zamfira où elle a des religieuses comme parents. Elle fréquente les écoles de Ploiești et se distingue comme une élève intelligente, avec un penchant pour la littérature et la musique. Dès l’âge de 15 ans, Maria Mateescu commence à écrire des croquis et sort, avec son frère, le magazine « Aurora ». Elle s’inscrit également au conservatoire d’art dramatique de Bucarest, mais ne termine pas ses études et cherche un emploi dans le journalisme. En 1904, le propriétaire du journal « Adevărul », le journaliste Constantin Mille, l’engage comme rédactrice en chef, et Maria Mateescu – sous des pseudonymes comme Aïda, Diana, Aura, Maria-Aura, Marioara, Chérubine, Lucia Matteo, Princesse Nadine – écrit et publie des articles pour de nombreux magazines de différents endroits du pays. En 1906, elle épouse Stefan Vrioni, avec qui ils auront deux enfants. Elle se retire de la vie culturelle pendant plus de 15 ans. Dans les années 1920, elle reprend son activité littéraire, écrit et publie deux romans et un recueil d’essais, dirige la « Revue des femmes et des écrivains roumains » (1926-1944). Elle est également membre active dans plusieurs associations féministes.
Dès les premières lignes de votre étude introductive à cette édition, vous parlez de « combler une énorme lacune » dans la biographie de cette journaliste et femme de lettres. Que savait-on d’elle jusqu’à présent et qu’apporte le volume que vous publiez aujourd’hui ?
Bien qu’Aïda Vrioni ait été très connue et appréciée dans la période de l’entre-deux-guerres, très peu de choses ont été écrites à son sujet. Il n’existe que de brèves descriptions dans quelques dictionnaires de littérature roumaine. Ses mémoires ainsi que de nombreuses œuvres inédites sont restées abandonnées aux Archives nationales pendant des décennies.
Dans l’étude introductive de ce travail, j’ai essayé de reconstruire la biographie de la journaliste, l’écrivain et la féministe Aïda Vrioni, et les seules sources découvertes étaient les mémoires – tout d’abord, les mémoires d’Aïda Vrioni, d’autres informations que j’ai trouvées dans les travaux d’Agatha Grigorescu-Bacovia, Margarita Miller-Verghy, seulement quelques mentions dans les mémoires de Claudia Millian, Lucia Demetrius. J’ai ainsi pu découvrir des informations sur la famille Mateescu et Vrioni, sur les parents d’Aïda, son mari Stefan Vrioni, leurs enfants Florin et Viorica, divers membres de leur famille, des amis et des médecins. Une source historique importante a été la publication « Revista Scriitoarei » [La Revue de l’écrivaine] (1926-1928), rebaptisée « Revista Scriitoarelor e Scriitorilor Români » [La Revue des écrivaines et des écrivains roumains] (1928-1944), conservée à la bibliothèque de l’Académie roumaine et pour certains numéros aux Archives nationales, où j’ai découvert de nombreuses et pertinentes œuvres d’Aïda (certaines sont en manuscrit aux Archives nationales et, par comparaison, j’ai réussi à les transcrire fidèlement), ainsi que des œuvres d’autres écrivains de valeur.
Pour mesurer la difficulté et les dimensions de cette recherche, je tiens à mentionner la longue recherche de la date de la mort d’Aïda Vrioni. Alors que toutes les sources ne précisaient que l’année – et celle-ci avec des dates différentes ! – et ce n’est que grâce à une demande adressée à la Direction générale des registres de la population de la municipalité de Bucarest que nous avons découvert la vérité ( en 1954, alors que dalns les Mémoires d’Agathei Grigorescu-Bacovia la date retenue est février 1956).
D’où proviennent les documents contenus dans ce volume ?
Ces documents font partie des archives de Vrioni Aïda et sont conservés aux Archives nationales de Roumanie. Le fonds Vrioni Aïda contient 115 unités d’archives, principalement des manuscrits, des lettres, des chroniques, des romans, des essais, des mémoires, des photographies, datant des années 1890 et jusqu’à 1953.
Comment s’est déroulée le travail d’édition de ces documents, de combien de temps avez-vous eu besoin pour ce travail et quelles ont été les difficultés les plus importantes ?
En 2015, j’ai commencé à traiter la collection Vrioni Aïda. J’ai commencé par étudier l’inventaire, j’ai cherché des sources publiées sur Aïda Vrioni à la bibliothèque des Archives nationales, à la bibliothèque de l’Académie roumaine, sur Internet. Nous avons commencé à transcrire les documents, initialement les lettres, les essais et les articles d’Aïda Vrioni.
Entre 2016-2018, je n’ai pas pu par manque de temps de travailler sur cette collection, étant impliquée dans des activités dédiées à la célébration du Centenaire de la Grande Union de1919, lorsque j’ai réalisé l’exposition et la collection des documents « La vie au front dans les écrits personnels ».
Entre 2019-2020, j’ai repris le travail de transcription des documents du fonds Vrioni Aïda avec les cinq cahiers de mémoires, comportant chacun des dizaines de pages, très difficiles à lire, à l’écriture délavée, au papier abîmé aux coins. Dans un premier temps, je les ai lus et transcrits, en soulignant les mots illisibles ou peu clairs, puis, avec ma collègue, Laura Dumitru, j’ai essayé de déchiffrer ces mots et de corriger la transcription. Laura, bonne connaisseuse de la langue française, a traduit et transcrit les mots français ou à consonance française écrits par Aïda Vrioni. Pour les déchiffrer, nous avons scanné recto-verso chaque page des carnets. Cela nous a demandé un travail long et complexe, Laura a cherché des synonymes dans les dictionnaires spécialisés et j’ai souvent eu la joie de découvrir le sens des mots d’Aïda. Beaucoup de termes illisibles ou de transcriptions peu fiables ont été mentionnés dans les notes.
Que pouvez-vous nous dire de la qualité de journaliste d’Aïda Vrioni ? Pourquoi est-elle considérée comme la première journaliste professionnelle de Roumanie et quelle importance a eu son travail dans ce domaine et dans la vie culturelle roumaine en général ?
Dans la presse roumaine, parmi les premières femmes qui ont pris l’initiative de publier et d’éditer des revues, dès 1863, on peut citer Constanța Duncan, directrice de la revue « Amicul familiei » [L’ami de la famille], en 1865 – Maria Rosetti, «Mama și copilul » [La Mère et l’enfant ], en 1878 – Maria Flechtenmacher, « Femeia româna» [Femme roumaine], en 1896 – Adela Xenopol, « Dochia » et d’autres.
Aïda Vrioni peut être considérée comme étant la première journaliste professionnelle de Roumanie, car le journalisme a été sa profession pendant toute sa vie. Comme je l’ai mentionné, ses premiers écrits, alors qu’elle n’avait que 15 ans, ont été publiés dans la revue « Carmen », par son directeur, Ion Costin. En 1904, elle est engagée comme rédactrice au magazine « Adevărul » [La vérité], où elle a sa propre rubrique, « Impresii și palavre » [Impressions et palabres], ainsi qu’à « Dimineața » [Le Matin] et « Țara » [Le Pays]. Elle a collaboré à de nombreux magazines de la province roumaine, comme « Aurora « (Ploiești), « Cronica Literară « (Constanța), « Provincia literară » (Tecuci).
Elle a été la première femme à devenir membre lors de la création du syndicat des journalistes.
Cependant, la réussite la plus importante d’Aïda Vrioni a été l’édition du mensuel « Revista Scriitoarei », avec Adela Xenopol, Mărgărita Miller-Verghy, Natalia Negru, Izabela Sadoveanu, Constanța Hodoș, Sofia Nădejde. Le premier numéro est paru en novembre 1926 et, en 1928, « Revista Scriitoarei » a changé de nom pour devenir la « Revista Scriitoarelor e Scriitorilor Români ». Elle a été dirigée par Aïda Vrioni jusqu’à l’arrêt de cette revue en 1944.
Le magazine publiait des articles consacrés à des personnalités féminines, divers écrits de femmes : poèmes, fragments de prose, pièces de théâtre, articles sur le thème de l’émancipation féminine, critiques et comptes rendus de livres publiés par des écrivaines roumaines.
Quel rôle a joué sa personnalité dans les magazines « Revista Scriitoarei » et « Revista Scriitoarelor și Scriitorilor Români » dont on dit qu’elle était son « poumon spirituel »?
Dans chaque numéro de ces magazines, Aïda Vrioni publiait des essais intéressants : L’histoire de la petite fée, Conférence de Mme Camille Drevet, Pourquoi je suis en retard, La solitude, à qui la faute, Les plaines roumaines en impressions et en images (essai dédié à la princesse Alexandrina Cantacuzino), Zoe Virgil Arion, La célébration de la paix, Une réponse, Apôtre de la paix, Carmen Sylva, La fourmi, Mère, Les divagations d’un fou, Dévorations marines, Actualité, Résurrection, Marine, Bonheur, Les amis s’en vont, Pensées à l’occasion d’une commémoration, Dans l’ombre d’une invitation. En même temps, elle a publié dans « Revista Scriitoarelor e Scriitorilor Români » des pièces de théâtre : Să nu ucizi, [Tu ne tueras point] fragment de roman : Chip peste chip, [Visages superposés] pages de journal intime : Sinaia albă [Sinaïa, la blanche].
Dans les différents numéros de la revue, Aïda Vrioni a présenté des personnalités féminines de valeur de l’époque, par exemple l’écrivain Elena Văcărescu, le prosateur Bucura Dumbravă, la reine Elisabeth – Carmen Sylva. Le journaliste n’a pas hésité à passer en revue les œuvres de grands écrivains, comme Camil Petrescu, « Dernière nuit d’amour, première nuit de guerre», Cezar Petrescu, « Ténèbres ».
Aïda Vrioni a promu l’écriture féminine et a publié plusieurs œuvres d’autrices dans ce magazine : Maria Baiulescu, Sofia Nădejde, Constanța Hodoș, Claudia Millian, Mărgărita Miller-Verghy, Agatha Grigorescu-Bacovia, Hortensia Papadat-Bengescu, Maria Cunțan, Doina Bucur, Elena Văcărescu.
Dans le même temps, Aïda Vrioni a réussi à convaincre de nombreux écrivains roumains de valeur de publier dans la revue, tels que Liviu Rebreanu, Eugen Jebeleanu, Mihail Sebastian, Camil Petrescu, George Bacovia, Tudor Arghezi, Ovid Densusianu-fils, D. V. Barnoschi, Eugen Lovinescu, Ion Minulescu, Victor Eftimiu, Barbu Delavrancea, Panait Istrati, Nichifor Crainic, Tudor Teodorescu Braniște, Teodor Scarlat, Virgil Carianopol, Haig Acterian, Duiliu Zamfirescu, Emanoil Bucuța, Geo Bogza, Al. Vlahuță, Gala Galaction, Constantin Rădulescu-Motru et d’autres.
Agatha Grigorescu-Bacovia, amie et collaboratrice d’Aïda dans la rédaction de ce magazine, a souligné l’implication essentielle de la journaliste dans la création de ce périodique : « Nous parlions du magazine dont elle avait été l’âme et le moteur matériel pendant 17 ans. Tant d’écrivains avaient fait leurs débuts et contribué à ses pages. En tant que rédactrice, ou plutôt de propriétaire du magazine, elle y a consacré tout son temps, l’éditant, le lançant. Elle répondait aux nombreuses lettres qu’elle recevait, encourageait les débutants, et rendait compte des succès littéraires de ses collègues écrivains, qu’ils soient contributeurs ou non ». L’écrivain Marguerite Miller Verghy, dans ses lettres à Aïda Vrioni, a toujours mentionné les efforts littéraires et financiers qu’elle et Aïda ont déployés pour trouver des contributeurs et des abonnés talentueux afin d’assurer la continuité du magazine.
Les mémoires d’Agatha Grigorescu-Bacovia nous apprennent également qu’Aïda Vrioni, en sa qualité de directrice de la « Revue des femmes et des écrivains roumains », avait l’habitude d’organiser des dîners littéraires dans sa maison. « Combien de rassemblements spectaculaires dans la maison de cet écrivain ! » a écrit Agatha Grigorescu-Bacovia. La littérature, la prose et le théâtre ont été analysés, avec la participation de certains des écrivains les plus précieux et les plus célèbres de l’époque : Camil Petrescu, Ion Sângeorgiu, Ramiro Ortiz, Eugen Jebeleanu, Lucia Demetrius, Sanda Movilă, Alexandrina Cantacuzino, Ion Petrovici, Otilia Ghibu, Serafina Brukner et d’autres.
Que disent les documents sur Aïda Vrioni en tant que féministe ? Quelle a été sa contribution dans la Roumanie de cette époque ?
Aïda Vrioni était une féministe active, elle a donné de nombreuses conférences sur des thèmes littéraires, religieux et nationaux à la Maison des femmes et dans d’autres lieux des associations dont elle était membre : Société nationale orthodoxe des femmes roumaines, Conseil national des femmes roumaines, Union des intellectuels roumains. Elle était l’une des dirigeantes du Conseil national des femmes roumaines, une société au sein de laquelle elle coordonnait la section littéraire et organisait des concours annuels dotés de prix pour les jeunes écrivaines. Par exemple, en 1937, la Commission de littérature du Conseil national des femmes roumaines, dirigée par Aïda Vrioni, a organisé un concours littéraire et décerné des prix de plusieurs milliers de lei pour le roman « Terre vivante » , le prix « Professeur Dr. G. Marinescu » pour la nouvelle sur la Jertfa unei mame, [Le sacrifice d’une mère ], le prix « Maria Filotti » pour deux comédies, le prix « Veronica Micle » pour la poésie, des prix d’histoire morale et de critique littéraire.
Que pouvez-vous nous dire sur la correspondance contenue dans ce volume ?
Il y a des lettres des jeunes années d’Aïda, reçues de membres de sa famille (sa sœur, son mari, sa fille) sur diverses situations et problèmes personnels. D’autres lettres proviennent d’écrivains, de responsables féministes roumaine et étrangères, comme Alexandrina Cantacuzino, Margareta Miller-Verghy, Hortensia Papadat Bengescu, Alice Gabrielescu, Coca Farago, Cecilia Cuțescu Storck, Constantin Mille, N. I. Herescu, Camil Petrescu, Ecaterina Săndulescu, Tudor Arghezi, Alice Voinescu, mais aussi de l’étranger, par exemple des féministes comme Jindra Huskova, Ljuba Kassarova, Blanche Duhamel. Dans ces lettres, il est question de divers problèmes professionnels, de propositions de collaboration, d’événements culturels.
Et ses Mémoires ?
Aïda a commencé à écrire ses mémoires pendant la Grande Guerre. Il n’y a que quelques dizaines de pages, avec des écrits décousus sur certains événements, sur des faits ou des personnalités de 1916 à 1921. Elle poursuit en 1925-1928, avec des souvenirs de ses voyages à Nice, à Paris, dans les années 1930 à Constanța, Anina, Baile Herculane, et dans les années 1940 à Caracal. L’essentiel des mémoires d’Aïda se trouve dans cinq cahiers, écrits pendant sa vieillesse, à la retraite, de 1949 à 1953. Dans ces carnets, Aïda a écrit sur la genèse du régime communiste, sur la peur, le froid et la faim qui touchaient les Roumains, souffrant des mesures imposées par les nouvelles autorités, comme les réformes monétaires, les rations de bois, l’émigration des Juifs. Intéressants dans ces cahiers de mémoires sont les témoignages sur les efforts pour survivre dans les nouvelles conditions de vie, y compris d’un point de vue intellectuel-professionnel (l’effort pour écrire une nouvelle pièce de théâtre, les lectures et les descriptions de romans), les portraits d’amis écrivains : Lucia Demetrius, Mărgărita Miller-Verghy, Agatha Grigorescu-Bacovia, ou de médecins : Dr Chiliban, Ana Aslan.
De nombreuses pages du journal sont des témoignages sur les maladies, les traitements et les souffrances, spécifiques et communes à la vieillesse.
Aïda Vrioni était une amie proche de nombreux écrivains, dont Panait Istrati. Que dit votre livre sur cette relation ?
Il ressort de la lecture de certains documents de ce volume qu’Aïda aimait beaucoup Panait Istrati et l’appréciait professionnellement. Il semble qu’ils se connaissaient, qu’ils se sont rencontrés dans leur pays et à l’étranger et qu’ils s’appréciaient mutuellement. Parallèlement, elle défend la valeur des œuvres de Panait Istrati, elle écrit en son honneur l’essai Ultimele flori (Dernières fleurs), destiné à l’ami Panait Istrati, lance une collecte de fonds pour l’érection d’un monument funéraire au cimetière de Bellu et, dans une lettre, elle remercie l’écrivain Camil Petrescu d’avoir aidé financièrement la veuve de Panait Istrati.
Aïda Vrioni était une voyageuse infatigable. Que disent ses mémoires à ce sujet ?
La journaliste était passionnée de voyages, elle a écrit de nombreuses lettres, articles, notes sur ses voyages à Paris, aux courses de Cannes, au célèbre Carnaval Mardi Gras de Nice, 49e édition, 10 février 1927, également sur ses visites à Constanța, Anina-Reșița, Băile Herculane, Sinaia. Ses photographies de divers voyages à Bucarest, Nice, Varna, Athènes, Constanta, Targu Neamt, Poiana Brasov, Ciocănești-Ilfov, et à l’étranger : Italie, France, Bulgarie et Grèce ont été conservées.
Aïda a également publié des articles dans la « Revista Scriitoarei » sur les différents endroits qu’elle a visités : Impressions du Paris artistique, Nice, 3 février 1927, Paltinis, Zamora, Sinaia.
Même dans ses mémoires de 1949-1953, Aïda a parlé de ses voyages annuels, cette fois à des fins médicales, pour des traitements dans la station balnéaire de Călimănești, près de Vâlcea.
Quelle sera la suite de ce premier volume ? Combien d’autres volumes seront publiés et quand ?
Dans le deuxième volume de la collection de documents Des écrits oubliés d’Aïda Vrioni, littérature et théâtre, nous avons sélectionné et transcrit divers écrits littéraires d’Aïda Vrioni, conservés en manuscrit aux Archives nationales de Roumanie, dont certains ont été imprimés dans la “Revue des femmes et des écrivains roumains”. Ainsi, j’ai transcrit les sketches Un drame, Le Nouvel An, les essais Autour de l’incident du nid de cigogne, Un médecin peut-il refuser son aide à un malade, Impressions d’un procès auquel je n’ai pas assisté, Fête des mères, Mère…, les présentations sensibles et belles de femmes de valeur, comme Smaranda Catzian, Doina Bucur, Elena Văcărescu, mais aussi d’hommes remarquables, comme Ion Petrovici.
Dans ce volume, nous avons également scanné quelques pages des manuscrits des romans d’Aïda Vrioni : Wandering et Fata-Sport (La jeunne femme-sport), ainsi que des critiques et des opinions des littéraires de l’époque sur ces œuvres. En même temps, nous avons sélectionné quelques pages du recueil d’essais Et les jours parlent et des dessins de Nadia Grossman Bulyghin sur certaines pages de l’ouvrage.
Les pièces, certaines manuscrites, d’autres dactylographiées, certaines originales et d’autres inédites, conservées aux Archives nationales, transcrites dans ce volume et classées par ordre chronologique sont : Dans la défaite, L’effondrement, Ne pas tuer, Décoré, Âmes dans le tourbillon, Nouvelle vie, Martyrs de Grivița, Dernier vol.
Le travail est en voie d’achèvement, des consultations supplémentaires sur certains textes manuscrits difficiles à lire et la préparation de la préface (avec l’aide d’un spécialiste littéraire, je l’espère) sont encore nécessaires, et, en fonction des possibilités financières des Archives nationales, il sera imprimé, je l’espère, dans un avenir proche.
Anemari-Monica Negru a fait des études à la Faculté d’histoire de l’Université de Bucarest en 1992. Elle a travaillé comme professeur d’histoire à Bucarest, au collège Mihai Viteazul, et depuis 2004, à la suite d’un concours, elle a été engagée comme conseillère principale aux Archives nationales de Roumanie. Elle a participé à des sessions scientifiques nationales et internationales, où elle a présenté des études historiques, publiées ensuite dans des revues spécialisées, lors de conférences nationales et internationales organisées par les Archives nationales de Bucarest, Bacau, Targu Mures, le Musée d’art de Timișoara, le Musée d’histoire nationale et d’archéologie de Constanta, l’Institut d’histoire N. Iorga – Académie roumaine de Bucarest, la Bibliothèque universitaire centrale, l’Institut culturel roumain de Venise. Elle a écrit et publié plusieurs recueils de documents, albums, études sur l’histoire des femmes en Roumanie.
Propos recueillis et traduits du roumain par Dan Burcea en dialogue avec Anemari-Monica Negru