Delia Bălăican : 5 poèmes inédits

 

 

Les dernières ombres de l’été

Cette soirée amène en ville

des ombres plus pressées et plus sombres que le reste de l’été ;

parmi les quelques coutumes des quartiers.

On entend le chant des grillons, le bruissement des grands arbres

et les sirènes des ambulances sur le boulevard.

Tu n’as pas daigné regarder le coucher du soleil tout à l’heure –

ça aurait été comme si tu déchirais tes propres doutes. 

Dimanche après l’équinoxe

Le premier dimanche après l’équinoxe

les papillons jaunes volaient toujours

parmi les larges feuilles de raifort ;

Les noix secouées, comme des pierres précieuses, commençaient

à orner les ruelles du village.

Dans les maisons, les télés laissées ouvertes

annonçaient des désastres ;

à l’extérieur, les enfants boivent du vin de goute et jouent à la marelle.

Jeu de marionnettes

Tu aurais voulu faire défection, peut-être,

bien que tu aies devant toi des portes massives, de véritables œuvres d’art.

Même leur projection était oppressante et précieuse.

Tu as été effrayé par le contour du marbre blanc,

tu voulais te transformer en quelque chose d’autre ou

pouvoir diriger ta propre ombre comme dans un théâtre de marionnettes.

Si seulement tu étais le metteur en scène assis à la fenêtre du haut du château,

protégé par un lourd rideau de velours devinant le trajet de la lumière

ou rêvant de lui perché sur les toits.

Le bon présage

Dans ta relation avec le bonheur

Ont fait surface

Les discours les plus hésitants,

Comme ceux de la préparation aux colloques scolaires

À bout de souffle et espérant des miracles.

Je voulais être pour toi

Un bon présage.

Octobre

Octobre est ma limite d’âge,

De questions et de réponses,

De bons présages et du soleil qui brille,

Un doux inventaire de rêveries,

Une nouvelle carte prête à parcourir.

(Traduit du roumain par Dan Burcea)

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