Portrait en Lettres Capitales : Aymeric Patricot

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je suis né au Havre, en Normandie, en 1975, et j’habite maintenant en Champagne après avoir été longtemps parisien.

Vivez-vous du métier d’écrivain ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Je suis professeur de lettres, un métier que j’ai choisi parce qu’il m’offre du temps, mais aussi parce qu’il me permet de pratiquer la littérature, en la transmettant aux élèves et en la faisant vivre.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Je pense avoir un tempérament créatif, et je n’ai pas de talent pour la musique ou le dessin… L’écriture est l’art qui m’a permis de cristalliser mon inspiration.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Disons que chaque âge apporte son lot d’éblouissements. Ma première passion littéraire m’a été inspirée par Sartre, un peu plus tard je me suis tourné vers Colette ou les auteurs post-modernes américains. Tolstoï est mon plus récent engouement.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

Je suis naturellement porté à écrire des romans et des nouvelles, mais j’écris aussi des essais que m’inspirent l’époque et mon propre parcours. Pour l’instant, ces derniers ont rencontré davantage d’écho, mais j’en reviens toujours à mes premières amours… Mon écriture ne change pas foncièrement d’un genre à l’autre. À chaque fois, j’applique une prose assez classique à des thèmes souvent jugés sulfureux.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

Tout dépend des livres. Certains mûrissent longtemps puis s’écrivent assez vite, d’autres surgissent de manière inattendue, d’autres s’élaborent de façon plus laborieuse… Je ne sais pas quelle formule est la meilleure.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

L’inspiration me vient d’un équilibre entre observation, intuition et rationalisation… J’ai souvent de grands sujets qui me traînent dans la tête plusieurs années, avant qu’une impulsion me vienne de choses nouvellement vécues ou observées. En général, je suis attiré par les sujets qui provoquent une certaine tension, dans le sens où ils mettent en scène des contradictions de l’époque ou des situations-limites.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

J’aime quand les titres ont quelque chose d’évident, qu’ils désignent directement la chose décrite. Pour moi les plus simples sont les meilleurs, et je regrette d’ailleurs certains de mes titres que je juge maintenant alambiqués ou difficiles à retenir.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Le rapport biographique est plus ou moins distant – certains personnages me ressemblent beaucoup, d’autres pas du tout. Mais, quoi qu’il en soit, j’imagine qu’il existe toujours entre le romancier et ses personnages un fil minimal de complicité : le romancier comprend ce qui anime ses personnages, même les pires, ce qui fait peut-être de l’art romanesque un vaste exercice d’universelle compréhension du genre humain.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Mon prochain roman sera publié le 2 février 2022 chez Léo Scheer, il s’intitulera « La Viveuse » et racontera l’histoire d’une jeune femme qui, par amour, connaîtra quelques mois d’une activité singulière, que le roman français n’a pas encore illustré me semble-t-il, celui d’assistante sexuelle pour handicapé. Une nouvelle fois, je me suis emparé d’un thème sensible, mais sans complaisance ni provocation.

Photo de Aymeric Patricot : © Edouard Meyer

 

 

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