Grand Entretien : Radu Ioanid – La Roumanie et la Shoah – Destruction et survie des Juifs et des Roms sous le régime Antonescu, 1940-1944

 

 

L’historien Radu Ioanid publie aux CNRS Éditions le livre La Roumanie et la Shoah – Destruction et survie des Juifs et des Roms sous le régime Antonescu, 1940-1944. Il s’agit de la deuxième édition révisée et augmentée, traduite du roumain et accompagnée d’une Préface écrite par Serge Klarsfeld. Peu connue du grand public, la question du fascisme roumain et de ses conséquences dans la déportation et la destruction des Juifs et des Roms de Roumanie pendant la Seconde Guerre mondiale est restée longtemps réservée aux historiens et à quelques spécialistes de la Shoah. La publication du présent ouvrage a une importance majeure, celle d’inviter les lecteurs à tourner le regard vers des réalités historiques peu connue et de faire la lumière sur la politique des régimes nazis implantés par l’Allemagne nazie dans des pays alliés.  

— Dès les premières lignes de la Préface de votre livre, on peut noter à regret le peu d’intérêt suscité par le sort des Juifs de Roumanie. Serge Klarsfeld les appelle des « malheureux fantômes abandonnés de tous, et même de l’Histoire ». Comment expliquez-vous ce désintérêt dans le contexte d’après la Seconde Guerre mondiale ? 

Il y a deux explications majeures pour le manque d’intérêt que vous mentionnez. La première tient au fait que les historiens de la Shoah se sont concentrés très longtemps exclusivement sur l’Allemagne nazie et sur les camps d’extermination gérés par elle en Pologne occupée. La deuxième est la totale fermeture des archives historiques liées à la Shoah par les régimes communistes de l’Europe de l’Est et Centrale. La Roumanie ne fit pas exception.

— Vous commencez votre ouvrage par le fait historique incontestable qui concerne la présence attestée historiquement des Juifs sur le territoire constituant actuellement la Roumanie, et cela dès la conquête romaine de la Dacie par Trajan, en 104. Que pouvez-vous nous dire au sujet de cette continuité ? 

Il y a en effet une continuité juive dans l’histoire des terres roumaines bien que ses traces se perdent parfois pendant le Moyen Âge, alors que même les informations sur les habitants de la Roumanie d’aujourd’hui ne sont pas toujours consistantes. Quant à l’antisémitisme roumain, celui-ci est d’une certaine façon singulier de point de vue historique. C’est un antisémitisme qui a des racines faibles au Moyen Âge, qui mélange des « arguments » économiques et religieux, un antisémitisme qui a eu aussi parfois des connotations racistes pas toujours dominantes et qui est pratiquement né au XIXe siècle. En plus, l’antisémitisme roumain a été à ses débuts un produit des élites intellectuelles et politiques roumaines disséminées graduellement dans toute la société.

 

 

— Vous faites référence à la législation antisémite préfasciste promulguée entre 1867 et 1938. Quel est l’état d’esprit qui est à l’origine de cette initiative législative ? Qu’amène-t-elle comme changement dans la vie des Juifs et quelle perspective historique annonce-t-elle ?

On peut séparer la législation antisémite roumaine en deux étapes. La première qui s’arrête plus ou moins à la fin de la Première Guerre mondiale et la deuxième décidément fasciste avec de fortes connotations nazies qui s’étend entre 1938 et 1944. Entre ces deux étapes il y a eu une période de grâce législative relative sans vouloir dire que l’antisémitisme ait disparu, au contraire.

Au XIXe siècle, à l’exception des 888 vétérans de la Guerre d’Indépendance (1877-1878) et quelques dizaines autres, les Juifs ne reçoivent pas la citoyenneté roumaine, bien qu’ils remplissent toutes les obligations des citoyens ordinaires – comme le service militaire, par exemple – la citoyenneté de Juifs étant accordée par un vote individuel du parlement. En plus, des mesures discriminatoires centrales ou locales abondent. Discrimination dans le domaine de la santé (admission payante dans les hôpitaux), discrimination aussi dans l’éducation (admission payante dans les écoles publiques).  Et bien sûr de la discrimination économique :  les Juifs n’ont pas le droit de résidence permanente dans les campagnes, étant soumis aux interdictions d’être commerçants ambulants ou de vendre des boissons alcoolisées.

Entre 1938 et 1944 est promulguée une législation antisémite compréhensive qui inspire ouvertement les lois raciales nazies de Nuremberg. Le 8 août 1940 fut consacrée officiellement l’interdiction des mariages entre les « Roumains de sang » et les Juifs. Les médecins juifs – de religion mosaïque ou convertis – furent exclus de l’ordre, bien qu’ils représentassent 37% du total des médecins professant en Roumanie. Au cours de l’automne 1940, des dizaines d’associations professionnelles, sportives ou autres exclurent de leurs rangs tous leurs membres juifs : les barreaux, les fédérations sportives, l’Union et le syndicat des journalistes, diverses associations médicales, l’Union des écrivains, l’Opéra roumain, la Société des architectes (à l’occasion de son 50e anniversaire) et même l’Association des sourds-muets.

— Qu’elle a été l’attitude du monde culturel, surtout des élites roumaines vis-à-vis des Juifs à cette période ?

Bien que de nombreux pères fondateurs de la Roumanie moderne du XIXe siècle ont été antisémites militants comme Mihail Kogalniceanu, A.D. Xenopol, Iacob Negruzzi, Vasile Alecsandri, Vasile Conta, Mihai Eminescu, Bogdan Petriceicu-Hasdeu et Ioan Slavici qui proposa même un plan concret d’extermination des Juifs de Roumanie, des exceptions notables doivent être mentionnées à ce sujet, comme celle de P.P. Carp, l’un des principaux dirigeants du Parti conservateur, mais aussi le dramaturge Ion Luca Caragiale ou le poète Alexandru Macedonschi qui écrivit : « …être antisémite signifie ne pas être patriote…  …quiconque est dirigé par ces préjugés manque d’humanité. » 

Avant et pendant la Seconde Guerre mondiale une partie importante de l’élite culturelle roumaine est devenue fasciste. Il faut mentionner dans ce contexte les noms de Mircea Eliade, Emil Cioran, Constantin Noica, Nichifor Crainic, Octavian Goga, Vintila Horia, PP Panaitescu, Mihail Manoilescu, Traian Herseni, etc. Il y a eu bien sûr de nuances entre eux, les uns étant alignés ouvertement avec le nazisme, d’autres avec le fascisme italien, la plupart étant néanmoins divisés entre la Garde de Fer et une autre organisation fasciste le Parti National Chrétien. Mais la motivation de leur majorité était un antisémitisme virulent et obsessionnel.

— Abordons, si vous me permettez, le chapitre très documenté concernant le fascisme roumain et l’antisémitisme d’Etat. Bien entendu, la principale référence historique qui vient à l’esprit à ceux qui s’intéressent à cette triste période de l’histoire de la Roumanie est celle concernant la Garde de Fer et le maréchal Antonescu. Et pourtant, il est important de savoir comment le fascisme est apparu, sur quel terreau, avec quelles spécificités ?

Malgré l’imprécision caractérisant les programmes des deux partis fascistes roumains, la Ligue de la Défense Chrétienne (LANC, devenue plus tard le Parti National Chrétien) et la Légion de l’Archange Michael (la Garde de Fer) ont des éléments idéologiques qui peuvent être identifiés de manière limpide : nationalisme, antisémitisme et racisme, négation du système démocratique, culte de la personnalité et de l’élite, mysticisme, diversion sociale et finalement anticommunisme. Ces caractéristiques définissent le mouvement fasciste roumain et ses partis politiques et déterminent à la fois son originalité et sa ressemblance à d’autres mouvements fascistes. Les deux partis fascistes roumains, la Ligue de la Défense Nationale Chrétienne et sa dissidence la Légion l’Archange Michael (la Garde de Fer) sont nés à Jassy, le terreau de l’antisémitisme roumain du XXe siècle, et ont obtenu ensemble pendant les dernières élections libres de décembre 1937 un peu au dessous de 25 % des votes exprimés. Un quart de l’électorat roumain avait voté pour le fascisme et l’antisémitisme.

— Qu’est-ce que vous entendez par « racisme roumain » ? Vous mentionnez aussi plusieurs formes de « fascismes roumains » si profondément ancrées dans la société. Vous citez à ce sujet le dramaturge Eugène Ionesco qui écrivait : « Rares étaient ceux qui s’opposèrent à la démence fasciste, ceux qui étaient du côté de la démocratie. Si rares que nous nous demandions si la vérité était de notre côté, si un seul individu pouvait avoir raison, face à la majorité. »

L’idéologie nazie ne considérait pas les Roumains comme étant un peuple arien. Les racistes roumains affirmaient parfois le contraire, mais en général ils se sont évertués à essayer de démontrer l’infériorité des Juifs et des Roms. Sabin Manuilă, directeur de l’Institut central des statistiques et ami intime du maréchal Ion Antonescu, proposa la création d’un « Conseil supérieur pour la protection de la race ». Manuilă écrivait que les Juifs étaient « le plus important problème social, le problème politique le plus brûlant et le plus grave problème économique de la Roumanie ». Et au même moment, il considérait les Roms comme étant « le problème racial le plus important, brûlant et grave de la Roumanie ». Il recommandait la mise en place des « principes raciaux », « la résolution programmatique du problème juif » et la « lutte contre le danger de l’influence raciale des Tsiganes ».

Eugene Ionesco a eu raison, le fascisme même sans l’existence d’un parti politique au pouvoir, comme c’était le cas entre janvier 1941 et août 1944, est devenu l’idéologie dominante dans une société roumaine profondément endoctrinée. Des hommes de théâtre, des écrivains, des philosophes, des historiens, des juristes, tous étaient en compétition pour afficher le maximum de principes et de croyances fascistes. L’opposition démocratique national-paysanne, libéral ou social-démocrate n’a pas réussi à aller au-delà des mémoires de protestation avant le coup d’État d’août 1944 qui a mis fin au régime Antonescu.

— D’ailleurs, il suffit de citer à ce sujet des affirmations telles que : « les Juifs représentaient un corps étranger, une source des difficultés économiques du pays, une « altération », une « race inférieure » à cause de leur mixité ». Pouvez-vous développer ce sujet pour mieux comprendre les aberrations que de nombreux intellectuels soutenaient à l’époque ?

Un exemple éloquent dans ce sens est le docteur N.C. Paulescu, père fondateur du LANC, un raciste obsessif, qui était divinisé aussi par la Légion de l’Archange Michael. Paulescu indiquera en outre que « dans toute l’humanité, les youtres sont une race particulière qui est dégénérée ». Dans son livre Degenerarea rasei jidănești [La dégénérescence de la race juive], Nicolae C. Paulescu déclarait que, « comme conséquence de leur dégénérescence, les Juifs [étaient] sujets à un éventail de maladies et de troubles tels que la myopie, l’amblyopie, l’hypermétropie, l’astigmatisme, le daltonisme, la dyschromatopsie, les paralysies, la contraction musculaire, l’épilepsie, la manualité gauche ». De plus, il affirmait que les Juifs répandaient l’alcoolisme, le vol, le socialisme et l’anarchie, les maladies vénériennes, le racolage et la prostitution. » 

— Le fascisme roumain était aussi ancré dans « la mystique légionnaire ». De quoi s’agit-il ?

Malgré son penchant prononcé pour l’orthodoxie chrétienne, le mysticisme de la Garde de Fer ne signifiait pas simplement l’assimilation totale de la théologie orthodoxe par un mouvement politique fasciste, mais une tentative de subordonner et transformer cette théologie en instrument politique. Le mysticisme légionnaire ne se présentait pas comme un mysticisme orthodoxe chrétien dans sa forme pure. Au contraire, ce dernier a subi des altérations qui se sont matérialisées dans la volonté de canoniser certains saints choisis parmi les « martyrs légionnaires », dans un culte intense de la mort utilisé spécialement pour la formation des exécutants – ceux des meurtres des adversaires de la Légion.

— Le pogrome de Jassy de juin 1941 est une des plus ensanglantée illustration de la destruction des Juifs du début de la guerre et qui va annoncer le vrai visage de la Shoah roumaine. Pour que le grand public francophone je vous propose de nous arrêter un moment sur ce tragique épisode. Que pouvez-vous nous dire sur les causes, les commanditaires, les circonstances historique et, enfin, sur le nombre de victimes ?   

 

 

Avec une population juive qui représentait trente pour cent de sa population locale, Jassy a été le berceau de l’antisémitisme roumain du XXe siècle. On peut dire sans hésitation que le fascisme roumain est né à Jassy. Le pogrom a été organisé par les services secrets roumains, civiles et militaires qui ont prétendu que les Juifs de cette ville sont des collaborateurs de Soviétiques. La guerre faisait rage, le front n’était pas loin, nous sommes à la fin du mois de juin 1941. Des troupes roumaines et allemandes stationnées dans la ville, des policiers et gendarmes roumains et aussi des civils, des habitants de la ville ont tous participé à cet assassinat en masse. Les procès de criminels de guerre de Jassy fait état de 8 000 victimes. Un rapport du Service Spécial des Informations (SSI) rédigé en 1943 fait état de 13 266 victimes dans la ville et dans les trains de la mort.

— Justement ces trains de la mort, qui sont un autre épisode que nous pourrions qualifier de cruauté extrême dans la Shoah roumaine. Qui y participait, sous quels ordres et combien de victimes fit-il parmi les Juifs ?

Si Ion Antonescu, le dictateur roumain, ne semble pas être directement impliqué dans l’organisation du pogrom, les documents trouvés dans les archives roumaines prouvent que c’est lui qui a donné l’ordre de déporter les Juifs de Jassy dans les deux trains de la mort. En résumé, ce premier convoi parti de Jassy le 30 juin tôt le matin avec 2 530 Juifs était arrivé le 6 juillet dans l’après-midi à Călărași, avec 1 011 survivants. Dans le deuxième train qui a voyagé pendant une seule journée il y avait 1902 Juifs, dont seulement 708 ont survécu. À part peut-être dans les convois de Juifs de Thessalonique à Auschwitz on ne peut pas trouver dans toute l’Europe des transports des Juifs par la voie ferrée avec un pourcentage tellement élevé de victimes.

 

 

— Plus le front avance vers l’Est, plus la politique de destruction des Juifs décidée entre les deux armées alliées, roumaine et allemande, prend des proportions importantes et des formes diverses : des camps de transit, des ghettos, des évacuations, des assassinats de masse. Donnons comme seul exemple de la collaboration et la répartitions des rôles la convention Hauffe-Tătăranu. Quels sont les termes de la collaboration roumano-allemande dans cette entreprise de destruction ?

Au début des opérations militaires contre l’Union Soviétique les troupes roumaines et allemandes ont assassiné des centaines des milliers de Juifs spécialement en Bessarabie et Bucovine du Nord parfois séparément parfois ensemble. Après la signature de l’accord Haufe-Tătăranu, qui a délimité la zone d’occupation roumaine de l’Ukraine à la Transnistrie, territoire située entre les fleuves Dniester et Bug, le front a avancé vite et les tueries allemandes ont suivi cette ligne. La Transnistrie resta exclusivement sous juridiction roumaine sauf le nœud de voie ferrée Smerinka et le port d’Odessa. Ce sont les gendarmes roumains, la police ukrainienne subordonnée à eux et des villageois ethniques allemands locaux enrôlés dans le SS qui tuent les Juifs roumains déportés en Transnistrie, les Juifs locaux et le Roms déportés aussi dans cette région. La collaboration roumano-allemande dans l’assassinat collectif des Juifs a eu des limites : deux fois pendant l’été de 1941 et pendant le printemps de 1942 les Roumains ont essayé de pousser les Juifs sous leur contrôle dans les zones contrôlées. Les statistiques officielles roumaines qui datent de la période de la guerre mentionnent qu’en 1941 un peu plus de 150 000 de Juifs roumains déportés de Bessarabie et Bucovine on atteint la Transnistrie sains et saufs. Deux années plus tard, deux tiers de ces Juifs étaient morts. Un nombre de 22 000 Juifs d’Odessa ont été tués dans cette ville à la fin du mois d’octobre 1941 par les troupes roumaines. Ion Antonescu est personnellement responsable de cette tuerie en masse. À la fin de l’année 1941 et au début de 1942, 75 000 Juifs du département de Golta, la plupart locaux, ont été tués par la gendarmerie roumaine et la police ukrainienne.

Autres 30 00 Juifs ont été tués par les ethnies allemandes de Transnistrie enrôlées dans le SS après avoir été transférés dans cette localité par la gendarmerie roumaine.  Les massacres de Golta et de Berzovka ont été dû à des initiatives locales tolérées par les autorités centrales roumaines.  

 

— Revenons à l’aspect déjà évoqué de la spécificité roumaine du fascisme qui poussa la Roumanie à agir dans l’entreprise criminelle de son allié nazi allemand. Vous affirmez que les Roumains « ont écrit l’un des chapitres majeurs de la destruction des Juifs en Europe », et que leur manière d’agir était plus cruelle encore par certains côtés que celle des Allemands ». Pouvez-vous nous donner plus de détails à ce sujet ?

L’un des paradoxes de la Shoah en Roumanie est que la moitié de la communauté juive de ce pays a survécu à la guerre – exceptant la Transylvanie de Nord occupée par la Hongrie –, ce qui est important tenant compte de la grande dimension de cette communauté, la troisième en Europe, qui comptait 760 000 de personnes en 1930. La destruction des Juifs roumains sous la juridiction roumaine a été parfois plus cruelle que celle allemande a cause de la manière désorganisée et improvisée de la bureaucratie roumaine qui était en charge de ce processus. Je ne peux qu’être tout à fait d’accord avec le grand historien américain Raul Hilberg qui caractérisait le Shoah en Roumanie comme suit :

« L’opportunisme se pratiquait en Roumanie non seulement dans la politique nationale, mais aussi dans les relations personnelles. La corruption régnait. La Roumanie fut le seul pays de l’Axe où des personnalités occupant des postes aussi élevés que ceux de ministre et de maire de la capitale durent être révoqués pour transactions « obscures » sur des biens Juifs. L’appât du gain sévissait en Roumanie avec une telle intensité qu’il aurait dû permettre à de nombreux Juifs d’acheter leur tranquillité. […] À l’examen, l’appareil bureaucratique roumain apparaît donc comme une machine peu fiable qui ne répondait pas correctement aux commandes et réagissait de façon imprévisible, tantôt reculant, tantôt s’emballant. Ce fonctionnement désordonné, spontané et irrégulier, dispersé et fantasque, résultait d’un opportunisme mêlé d’esprit destructeur, d’une léthargie périodiquement interrompue par des explosions de violence. Le produit de cet amalgame fut une série d’actions menées contre les Juifs absolument unique en son genre [1] » 

— Enfin, quels sont les perspectives actuelles concernant ce sujet si peu connu de l’histoire de la Roumanie ? Qu’attendez-vous de la parution en France de votre ouvrage ?

En plus des informations sur le sort des Juifs roumains qui ont été déportés par Vichy et les Allemands à Auschwitz ou qui ont survécu en France pendant la Seconde Guerre mondiale, j’espère que ce volume va contribuer à la compréhension du fait que la Shoah a été un phénomène européen qui a été généré non seulement par le fanatisme et la détermination nazis mais aussi par la collaboration d’un continent entier, y compris la Roumanie.

Propos recueillis par Dan Burcea

Radu Ioanid, La Roumanie et la Shoah – Destruction et survie des Juifs et des Roms sous le régime Antonescu, 1940-1944 , CNRS Éditions, 2023, 575 pages.

 

 

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