Interview. L’artiste peintre Vali Irina Ciobanu expose à L’Académie des sciences économiques (ASE) de Bucarest

 

Comment avez-vous vécu cette ouverture et qu’est-ce que cela fait d’être entouré si chaleureusement par tant d’amis ?

Oh mon dieu, quelle merveilleuse journée que ce vernissage !! Après cette triste pandémie, avec un accès interdit à plus de 10 personnes, ces retrouvailles m’ont mis du baume au cœur. Il y avait des amis que je revoyais après deux ans e séparation, des clients et des étudiants. Il y avait des fleurs, des accolades et des sourires. Des baisers sur les joues, des visages ouverts et des félicitations sincères. J’étais si heureuse ! Je suis très heureuse. Très ! (sourire)

Que représente cette exposition dans votre carrière ?

C’est une étape importante, même si je ne m’en suis pas rendu compte au départ. C’est un moment où j’ai pu examiner mon travail, évaluer mon évolution (si je peux m’exprimer ainsi) et déterminer en quelque sorte la direction à prendre pour l’avenir.

Qui accueille cette exposition et sous quels auspices est-elle organisée ?

À l’Académie des sciences économiques de Bucarest, depuis 14 ans, M. Gabriel Niculecu organise ces expositions « didactiques », comme il les appelle, pour les étudiants. Il présente des artistes, généralement dans le cadre d’une exposition rétrospective, afin de familiariser les 22 000 étudiants avec le paysage artistique local. De grands noms de l’art contemporain roumain y ont exposé et je suis très honoré de cette invitation.

L’affiche représente une femme en costume traditionnel qui file la laine sur un fuseau. C’est d’ailleurs aussi le titre de l’exposition. Pourquoi avez-vous choisi ce tableau et ce titre ?

Le titre a été choisi par le commissaire de l’exposition, M. Gabriel Niculescu. C’est le nom de l’œuvre figurant sur l’affiche, qui a également été présentée dans le cadre de l’exposition Eclectica au musée du village Dimitrie Gusti à Bucarest. Étant présenté comme une exposition rétrospective, M. Niculescu a trouvé ce nom représentatif et particulièrement original. D’une certaine manière… ma carrière artistique s’est déroulée lentement, lentement au fil des ans et elle s’est enrichie et évoluer comme la laine sur un fuseau.

Comme il s’agit d’une exposition rétrospective, permettez-moi de vous demander quelle est la totalité de vos œuvres ? 

107 œuvres. Des œuvres datant de plus de 30 ans jusqu’en mai de l’année dernière.

Quels ont été les critères de ces choix ?

Il s’agit d’une suite chronologique. La première œuvre que j’ai réalisée pour prouver à mon père que je savais peindre était une icône de la Vierge à l’Enfant. J’ai des œuvres réalisées dans l’atelier de mon professeur Dan Botezan lorsque j’avais 16 ans, un autoportrait moderniste de 2004, des œuvres représentatives de mes expositions passées – la mouette qui figurait sur l’affiche de l’exposition « A different kind of flight » deux ballerines de « Grace and Movement » une carte de « Visual Histories around the World » et quelques tableaux de l’exposition « Celest . Marin.Teluric ». De ma dernière exposition présentée à Dubai 2020, « Characters », j’ai une série de chevaux peints sur du cuir dans une technique datant de la Renaissance.

Que disent les tableaux exposés sur votre carrière ? Parlez-nous de leurs sujets et de l’évolution de votre technique.

J’ai des tableaux de mon enfance réalisées à la détrempe sur carton, à l’aquarelle sur papier, à la détrempe à l’œuf et à l’huile sur bois, des peintures réalisées en plein air à l’acrylique ou à l’huile sur toile et des œuvres plus récentes réalisées en techniques mixtes sur cuir. Je suis une artiste qui expérimente et étudie avec grand plaisir toutes les techniques. Chaque sujet semble se prêter à une technique différente pour raconter son histoire. Ou plutôt, chaque étape de mon évolution en tant qu’artiste.

Votre agenda en tant qu’artiste visuel et enseignant est chargé.  Quels nouveaux événements sont à l’ordre du jour en même temps ou après cette exposition ?

J’ai un agenda très chargé, en ce moment je participe à une colonie urbaine organisée par le centre culturel Mihai Eminescu, un autre colonie internationale avec 23 artistes de plein air et encore d’autres. Nous avons également une exposition de natures mortes que nous avons inaugurée le 2 mai, nous aurons l’exposition finale de cette colonie à la galerie CALDERON. Le 23 mai nous participerons à une colonie créative en Turquie et beaucoup d’autres activités. Le 9 juin, à l’ARTCUB, aura lieu le gala de remise des prix aux enfants du club d’enfants Mihai Eminescu qui ont remporté le concours Lumière et couleur. Je parle seulement de ce qui va se passer dans un avenir proche.

L’exposition Îndrugatul Lânii – Retrospectiva [Le filage de la laine – Rétrospective] est présentée jusqu’à la fin du mois de mai dans le Palais de l’Académie des Sciences Economiques, au 1er et 2e étages et vous attend tous les jours entre 08h00 et 20h00.

Propos recueillis par Dan Burcea

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