Introduction :
Cet article est inédit en français. Il est paru dans la page 3 du journal Deșteptarea [L’éveil], le dimanche 7 février 1932. Le document a été mis à notre disposition par les Archives nationales de Roumanie que nous remercions vivement, Fond ISISP, XV, Personalitati, dosar 298. Son auteur Alex (Alecu) Constantinescu (1872-1949 Bucarest) a été un journaliste, syndicaliste et pacifiste roumain, une des figures du mouvement socialiste de Roumanie et de son passage vers le communisme. En 1932 Constantinescu avait émigré de l’URSS vers la France où il a fait partie de l’Association des communistes roumains de France. Dans cet article, Alex Constantinescu se désolidarise de son ancien ami après la parution du livre Vers l’autre flamme dont il se propose à analyser « point par point toutes les contradictions contenue non seulement dans le livre cité plus haut mais dans toutes les œuvres de Panait Istrati ». Sa position est révélatrice de la réaction des gens de gauche de l’époque face à la position critique de Panait Istrati du régime soviétique.
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Un bon camarade, dévoué et sincère me demande, dans une lettre privée, pourquoi n’avais-je pas répondu à Panait Istrati, tout de suite après la mystérieuse parution de son livre « Vers l’autre flamme ». Je dis « mystérieuse » parce que, à plusieurs reprises, Istrati m’avait promis de ne pas le publier (il avait fait la même promesse à son bienfaiteur Romain Rolland), une promesse mensongère qui a creusé pour toujours un éternel abîme entre le fils et son père littéraire.
Je ne lui pas répondu immédiatement, car je voulais le faire dans la langue dans laquelle Istrati l’a écrit, et non pas dans un article de journal, mais dans une brochure dans laquelle j’aurais analysé point par point toutes les contradictions contenue non seulement dans le livre cité plus haut mais dans toutes les œuvres de Panait Istrati dans lesquelles celui-ci parle, toujours dans un style trop empressé, des idées qu’il comprend la plupart du temps de travers.
Le manque de temps m’a contraint à ne cesser de repousser ce devoir impérieux de lui répondre, comme je l’entendais et de crayonner, en même temps, un portrait exact (de l’écrivain professionnel), tel qu’il est, non pas tel qu’il souhaite paraître dans les yeux de ses contemporains, à la fois ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas ». Avant qu’une chance inattendue m’offre la liberté nécessaire de m’acquitter entièrement de cette tâche, je tiens à offrir ici quelques éclaircissements sur mes liens avec Istrati adressés non pas aux complotistes qui font croire que je serais solidaire avec ce qu’il a écrit contre les dirigeants de la Russie Soviétique, mais aux camarades de bonne foi, honnêtes et sincères qui peuvent soupçonner à leur tour presque la même chose. Le soupçon est honnête quand il n’est pas né de l’envie de la jalousie ou de calculs mesquins de banlieue provinciale.
Je connais Istrati depuis 1909. Lorsqu’il se dédia au mouvement syndicaliste et socialiste, il habitait Calea Victoriei, en face de l’église blanche. Un jeune homme grand, maigre avec une bouche gourmande mais aux yeux doux, sages se présenta devant moi. En discutant avec lui, j’ai eu l’impression de me retrouver devant un homme modeste et désireux de connaître la pensée qui nous guide, nous et notre cause. Peu de temps après notre première entrevue, Istrati a écrit un article dans România Muncitoare [Roumanie ouvrière] de l’époque où l’on pouvait remarquer un talent particulier d’écrivain, chose rare pour un simple peintre en bâtiment avec seulement 4 années d’études primaires à son actif. Cette qualité qu’il possède a attiré mon attention et m’a poussé à l’entourer avec soin, en espérant de faire de lui un bon journaliste du socialisme et plus tard, après avoir appris plus sur le marxisme, un théoricien de notre belle doctrine révolutionnaire.
Dans ce but, j’ai passé beaucoup de temps avec lui dans des discussions amicales, souvent interminables, mais je tenais fortement à l’arracher des sables de l’Égypte pour l’envoyer dans le monde compliqué de l’Occident pour voir, pour étudier la vie-machine de l’ouvrier de la grande industrie et apprendre le français au bénéfice idéologique du prolétariat roumain. Après avoir longuement insisté, je réussis à le décider d’aller à Paris. Dans ce but et très content d’avoir pu faire une bonne chose, je lui ai confié une bonne recommandation auprès d’un de mes bons amis qui habitait à Paris. Celui-ci l’a accueilli fraternellement, mais s’est aperçu rapidement qu’Istrati commencait à devenir un poids insupportable pour son budget, ce qui l’a poussé à lui offrir la somme nécessaire pour rentrer chez-lui et le renvoyer d’où il était venu.
Parti une deuxième fois à l’étranger, à cause de la guerre, non pas comme émigrant politique (comme pensait Panait Istrati lorsqu’il était en Russie), arrivé de nouveau en France où, comme on sait il devient après la guerre un écrivain très remarqué, à juste titre, car il n’est pas donné à tout le monde de débuter dans une langue étrangère et de recevoir des louanges sincères et en partie bien méritées.
Mais tandis que d’autres l’ont encensé, je suis resté froid et déçu. Je n’ai pas aimé son livre de début avec Kira-Kiralina. J’insistais qu’il aille à Paris pour écrire autre chose plus tard. Sinon, je ne partage pas du tout l’avis de Barbusse qui, dans un article sur Istrati, écrit que « le sujet n’a pas d’importance ». Il n’en a pas pour Barbusse, mais pour nous il en a une, et, en plus, une très grande importance. Kira-Kiralina est une cocotte classique qui prostituait sa fille en famille et faisait de son fils le gardien de ses débauches. C’est, en résumé, le contenu de l’histoire de Kiralina : une cocotte sans vergogne. Incontestable de point de vue de l’art littéraire, Kira est un chef d’œuvre, mais l’époque que traverse le monde de l’écrivain-peintre en bâtiment est rempli de tant de souffrances que j’aie lu avec une certaine honte le premier ouvrage de celui qui se vente par écrit avoir souffert quarante ans d’humiliations, d’injustices et l’exploitation impitoyable de ses différents maîtres. « Quand tu es un vrai artiste (disait autrefois un écrivain) tu peux faire comme artiste peintre une œuvre d’art d’une simple citrouille ». Istrati avait entre ses doigts un bon pinceau non pas pour Kira et le classicisme romantique mais pour le réalisme actuel concernant d’autres Kira obligées pour ne pas succomber à cause de la faim et du chômage à vendre leur corps en secret pour un petit bout de pain.
Cette manière à moi de juger le premier roman d’Istrati a fini par creuser entre nous un début de précipice (qui nous a séparé pendant longtemps à cause de sa nature curieuse) pour finir par devenir abyssale après la publication de son pamphlet contre les actuels dirigeants de la Russie Soviétique ayant au sommet Staline que je considère personnellement comme le plus dévoué, le plus sincère et le plus digne héritier de Lénine.
Quand Panait Istrati est parti pour la Russie aux côtés de Rakovski, celui-ci lui a dit de la manière la plus sincère et non pas diplomatique, comme pense l’ancien peintre en bâtiment : « Si tu regardes à la surface, tu ne seras pas content. Mais si tu sais voir, tu aimeras notre Révolution » (Vers l’autre flamme, p. 68)
Istrati n’a su voir que les petites choses, parmi lesquelles les choses amorales de l’ancien régime tsariste continuées par le nouveau régime prolétarien par le ferment humain des anciens mœurs bureaucratiques, des mœurs tant de fois condamnés et sévèrement punis par ceux de droit, sans avoir besoin de l’hystérique intervention de Panait Istrati. Et parce qu’il n’a pas su voir les grandes réussites de la Révolution Russe, il s’est arrêté à un cas isolé, celui de l’anarchiste Rusakov qui plus d’une fois a crié vers les ouvriers qui dirigeaient les usines où il travaillait : « Bandits, bandits ! », choses racontées dans le même livre par le même Panait Istrati. Pour de telles injures, il devait bien entendu que ce Rusakov soit décoré et non pas condamné par les successeurs de ceux qui sont mort par milliers pour l’accomplissement et la défense de la Révolution, non pas comme le moraliste Istrati « révolutionnaire né » (selon ses propres paroles) qui ne trouvait pas mieux à faire à Nice que de se couper la gorge alors que quatre-cinq armées blanches suffoquaient la Russie Soviétique pour saigner le corps vivant du Peuple russe devenu maître de son destin. «De leurs destins !» me répondrait sarcastiquement l’apolitique Panait Istrati : comment « maître » lorsque le peuple russe n’est pas dirigé par Trotski « le seul chef capable d’éclairer l’opinion des masses » (sic). Pour nous, Trotski a tenté d’obscurcir l’opinion des masses, comme Istrati, à la grande différence que le premier est beaucoup plus responsable que son disciple dont nous avons compris qu’il n’aime pas les communistes qui suivent « la ligne » tracée par le Parti et par la IIIe Internationale : pour lui ces communistes sont des êtres inférieurs ayant perdu toute notion de liberté individuelle, des poupées mues par les cordes du Comintern et du Parti russe. Cette manière de voir les choses d’Istrati ne m’étonne pas du tout surtout lorsqu’il nous a montré sa vraie nature d’anarchiste sans concepts, mais anarchisant à tout prix. Pour lui, une doctrine est quelque chose d’incompréhensible, une sorte de gelée comme « la gelée communiste » (ce sont ses paroles). Il y a dix-sept ans, il n’utilisait pourtant pas ce même langage chaleureux aux côté de Stefan Gheorghiu et autres, il faisait de son mieux pour porter la conception marxiste à l’intérieur des syndicats roumains, dans le Parti socialiste aux côtés de son « ami » Racovksy, dans le journal du parti ou comme dirigeant du Cercle des Éditions socialistes de l’époque.
À cette époque, Istrati semblait être un ouvrier dévoué à la doctrine marxiste, dévoué à la cause ouvrière ; mais, après avoir remplacé le pinceau par le stylo, le même Istrati, dans une lettre publiée en roumain dans Adevărul literar [La vérité littéraire] (1924) écrit : « je voudrais dire (à mes anciens amis) que jamais leur route n’a coïncidé avec la mienne, leurs prédilections non plus. Que jamais je n’ai pu me concilier avec un parti ; que ce n’est pas dans ma nature de me soumettre à une décision, lorsque cette décision ne me convient pas ». Si sa mère avait refusé d’endurer avec patience d’être enceinte et de supporter les douleurs de l’enfantement, l’auteur de Kira aurait continuer à vaguer dans les couloirs de l’inexistence.
La décision du Parti communiste français de consentir à l’exclusion de Trotski de la IIIe Internationale n’a pas plu à l’homme singulier qui était Panait Istrati qui a jeté sa carte de membre de ce même parti dans la Seine. En Russie, ce « camarade » juste a couvert les premiers mois ce pays d’éloges écrits, pour que plus tard, après avoir quitté son territoire, l’attaque au nom de l’idéologie de l’opposition de Trotski qui, parmi d’autres critiques très souvent malicieuses, subjectives, antistaliniennes, soutenait la thèse défaitiste que le socialisme ne peut pas être construit dans un seul pays. »
Mais lorsque Staline construit le socialisme, lorsque dans tous les coins de la Russie Soviétique sont érigés des bâtiments monumentaux, lorsque le progrès éclatant de son économie a laissé pensifs non seulement l’ancienne opposition et son chef Trotski mais aussi les leaders expérimentés de l’industrie d’Amérique, de France, d’Angleterre et d’Allemagne ; lorsque le père littéraire de Panait Istrati, Romain Rolland reconnait son erreur de ne pas avoir été complètement d’accord avec les méthodes de la dictature du prolétariat russe et se déclare partisan de cette dictature, Panait Istrati se tait ou dit à ses amis que si Rolland a désormais une autre attitude devant l’œuvre sociale du prolétariat russe c’est parce que celui-ci aime bien être au-devant de la scène ! J’ai personnellement lu tout ce que cet homme de lettres a écrit et je n’ai trouvé que dans Ramakrishna quelques mots biographiques écrits par lui, sur lui, mais sans avoir présenté auparavant des excuses aux lecteurs. Alors que Panait Istrati a ennuyé le monde avec ses autobiographies, intéressantes juste pour ceux qui au lieu de se nourrir de chou cru lors de leur vagabondages à travers l’Italie, ont préféré la dinde farcie en restant chez eux. Pour ceux qui sont nés une cuillère en or dans la bouche et se nourrissent de miel, pour les riches qui ne savent pas comment tuer leur temps et leur flemme, les autobiographies d’Istrati sont indispensables. Pour nous, les autres, séparés à l’âge de trois du sein de nos mères et qui à six ans gardions les troupeau de cochons dans le village de Ciolpani, de telles autobiographies ne sont qu’un excès d’égoïsme personnel qui pousse certains êtres à croire que des souffrances comme les leurs n’ont jamais existé, n’existe pas ou n’existerons jamais. La vanité a toujours mis plus de prix sur les souffrances que sur la modestie. La vanité croit aussi, une fois arrivé au pouvoir, qu’il n’y a qu’elle seule qui a le droit de se plaindre.
Avant que Panait Istrati ne publie Confiance comme réponse à une dame (qui le félicitait pour les injures adressées aux dirigeants de la Russie Soviétique) (Europe, 15 février 1930), nous ignorions qu’il ne faisait plus partie depuis longtemps de sa classe :
« Malgré que vous soyez restée à l’intérieur de votre classe, moi, au contraire, j’ai quitté la mienne à l’âge de douze ans. À cet âge propice plutôt aux rêves, j’ai constaté que les rêves de ma classe ne me concernaient pas ».
Autrement dit, Panait Istrati nous a trompés tout ce temps lorsqu’il s’est retrouvé à nos côtés dans le Parti et dans le mouvement syndical roumain !
L’ancien peintre en bâtiment international nous réserve une nouvelle surprise très instructive. Jusque maintenant nous ne savions pas quelle pouvait être la meilleur définition la plus correcte de [indéchiffrable] de classe.
Dans la même réponse adressée à cette dame (réponse-prétexte pour mendier à nouveau la confiance) il rajoute :
« Ensuite, arrivé à l’âge de la conscience, j’ai observé que ma classe a plus de conscience que la vôtre. La conscience de classe dont parle une certaine doctrine n’est que la conscience des envies de classe. (Cela peut se voir dans votre État bourgeois comme dans l’État prolétarien). Je vous remercie pour une telle conscience… Je n’ai que ma conscience… Je ne vis que de désirs ».
Cette « certaine doctrine », marxiste au nom de laquelle sont morts des dizaines d’ouvriers pour défendre « l’État prolétarien » russe n’est, pour le savant Istrati, que la conscience des envies de classe, l’envie de mourir tout court. La conscience de classe du prolétariat n’est pas la totalité des expériences historiques et des souffrances sociales comme produit de l’exploitation de toute sorte ; elle n’est pas la tendance de haute moralité sociale vers le nivellement des droits et des devoirs des humains dans leur activité sociale ; elle n’est pas la suppression de l’exploitation de l’homme par l’homme, mais une simple envie de mettre la main sur les dindons et les oies rôtis de la classe bourgeoise ! C’est tout ce qu’il a pu voir Panait Istrati dans la Russie de Marx.
« Ce pauvre Panait Istrati ayant quitté ses histoires de brigands, ne semble pas avoir un esprit critique trop solide » !
Henry Barbusse écrit ces lignes dans le Monde du 8 février 1930, affirme une vérité que même Istrati ne peut contester, d’autant plus qu’après la critique désuète faite à l’État Prolétarien a décidé de ne plus s’occuper de politique…
Mieux vaut plus tard que jamais !
Cette nouvelle décision me rappelle en revanche la vaniteuse déclaration qu’il m’avait faite après la parution de son livre « Kira-Kiralina » : Je ferai plus de choses que vous ». Après la décision de ne plus faire de la politique, il a rajouté : « J’ai fait plus de choses que vous ». Qui « vous » ? Tous ceux qui luttent depuis des années au nom d’une doctrine et de la conscience de classe pour la libération du prolétariat ! Mais qu’a-t-il fait de plus que tous les héros de la lutte de classe ? Il a écrit, il y a deux-trois ans dans la presse roumaine qu’il était convaincu que « le bolchevisme ne mène à rien » et d’autres perles de ce type pour dire sa sincère appréciation issue de l’âme d’un révolutionnaire inné, comme il se croit.
Le moment est venu de demander aux camarades qui me connaissent bien : Quel type d’amitié sincère, durable peut exister entre moi et Panait Istrati qui jette du cendre au visage de son passé, nomme « gelée communiste » toute la conception appliquée à la doctrine marxiste, oscille entre les impulsions nerveuses de sa propre conscience et l’école du bakounisme mort ou celle de l’anarchisme individuel ? Car que signifie, je répète, « Je n’ai que ma propre conscience » ! si ce n’est sous une autre forme le sens du dicton de l’anarchisme individualiste : « Je ne suis rien en dehors de moi-même pour moi-même ! C’est ce qu’entend Istrati lorsqu’il écrit dans son livre « Passé et Avenir » que « l’homme libre reste libre même en prison ». Libre d’écrire tout ce qu’il lui passe par la tête, sans aucun autocontrôle ; libre d’attaquer ce qu’il semblait adorer quelques mois auparavant ; confier l’art d’écrire pour paraître en même temps ami et ennemi de l’homme faible qui combat « en première ligne » contre les puissants et qui, très souvent, ne possède même pas un chou cru pour apaiser sa faim. Si on demandait au moraliste Istrati ce que doivent faire les 30 millions de personnes pour ne pas mourir de faim il vous répondrait sans hésitation : qu’ils prennent des pavés, qu’il démolissent tout et qu’il prennent ce dont ils ont besoin ! Et après… ? Ici Panait Istrati n’aurait plus de solution.
Parce que beaucoup ont colporté des mensonges contre moi comme quoi je serais adepte des conceptions anarchistes (parmi eux Rakovski en personne) j’ai voulu montrer que je n’ai jamais pu m’accommoder avec l’école anarchiste. L’anarchisme conduit à l’exaltation des valeurs individuelles. Pour le communisme, l’individu n’est qu’une cellule active dans le fonctionnement de l’organisme social.
Panait Istrati peut dire : MOI.
Nous devons dire : NOUS.
L’amitié, selon un sage grec doit être « une même âme en deux corps ». Entre moi et l’écrivain Istrati, les temps graves que traverse ma classe ont ouvert un précipice. Il ne les a pas compris ou il a fait semblant de ne pas les comprendre. C’est son affaire ! Chacun reste comme il est, lui avec sa conscience, moi, dans « la lignée ».
ALEX CONSTANTINESCU
(Traduction du roumain par Dan Burcea)