Là est la liberté, là est l’éternité…
Souffle de liberté
Sur le manteau d’opale des steppes enneigées,
le vent balaie la poudre des instants.
Le soleil égrène en perles de lumière
la rosée de l’aurore sur les bras verts des résineux.
La vie est suspendue au souffle blanc du loup
qui parcourt les plaines, la faim au ventre et la liberté dans le sang.
En ces contrées, vie et mort tournoient en osmose,
complices et souveraines,
dans le froid de la nuit et l’infinie clarté des jours.
La chair des roches
La vie se renouvelle sans cesse
sur les hauts plateaux du temps,
la chair des proies souffre entre les roches,
on entend la mort qui craque
sous les dents…
Le soleil affirme son règne
sur l’immensité,
la vie saigne dans ces steppes d’outre-monde
mais tout renaît à l’aube
dans la clarté impassible de l’été.
Ton chant de l’ombre
Ce chant violine qui s’écoule comme une complainte sombre
ce chant, ton chant que j’entends parcourir les plaines
du néant grisonnant
jusqu’au refuge d’ambre
de l’antre de mon âme qui se fait caverne
et accueille en son sein le silence érigé
de ton ombre qui veille
aux nuits d’immensité.
La mémoire des névés
La Terre et le souffle
et le pas des morts
et la peau gelée
des âmes enfuies
et sur les pierriers
la voix des héros
mémoire embrumée
de ceux qui résistent,
le blanc des névés
et les sifflements
des oiseaux de proie
les lambeaux au bec
qui saignent encore
et la liberté
du Vercors qui trône
comme un géant bleu
au-dessus des tombes
et le vent glacé
qui emporte tout….
LIBERTÉ !
Le cri de la saison
Le cri tranchant de la saison se révèle,
l’espoir sourd des rayons fardés,
je me suis évadée
vers le septième ciel.
Fougue
Offre-moi des jours tissés
d’un amour fluide comme l’eau de roche,
flamboyant comme la vie,
implacable comme la mort
un amour qui brûle le palais comme du piment rouge,
qui fouette l’âme et enivre,
une tempête de fougue
un amour fruité comme une mangue et frais comme une cascade
un amour fou, bouillonnant,
sauvage,
pluies d’étoiles,
un amour de glace et de feu mêlé
un peu de ta liberté
jaillissant en mon antre,
ta faim de loup…
rassasiée.
Rugir de soleil
Rugir en surgissant d’une nouvelle chrysalide,
en déchirant la peau de tous les impossibles,
savourer la lumière crue à coups de crocs,
mordre dans les ténèbres et leur arracher le cœur,
rire et rugir de soleil,
s’abreuver aux rivières des apollons,
être fauve de bonheur.
Steppes parsemées d’étoiles
Ce matin j’ai décidé d’ouvrir la porte de l’infini,
j’aperçois au loin des steppes parsemées d’étoiles,
le temps a disparu ou peut-être est-il fondu à l’existence-même,
la vie semble avoir épousé à la fois l’ombre et la lumière.
c’est comme si le bien et le mal vivaient en harmonie
dans une contrée étrange située hors référentiel,
dans cette évidence de lumière qui se pose au sommet des collines.
c’est cette impression étrange de renaître à la vérité,
la vérité immense et impalpable,
celle du silence qui dit toute la beauté
du visage de l’Espoir qui luit et règne sur le chaos.
Dans le souffle du vent
Les mûres transpirent d’un miel qui ressuscite l’enfance,
j’ai au cœur ces réminiscences des jours de clarté et de joie
et sur ma peau l’empreinte sanglante des passions,
à mes côtés ta main chaude qui me drape
dans ce doux manteau d’océan,
je vais libre
dans le souffle du vent.
L’oiseau en l’autre
Il y a parfois en l’autre un oiseau qui saigne,
un cri étouffé dans un tiroir.
Au premier pas, on peut s’y méprendre
et croire qu’il nous jette son sang au visage
mais souvent, bien souvent
c’est juste un morceau de ciel
qui jaillit d’une de ses morts,
une hémorragie en fontaine,
le chant d’un météore.
L’été
N’être plus que le chant de l’eau et des rivières
et les plumes d’oiseau qui voguent dans le vent
et le parfum des fruits qui distille l’Éden,
n’être plus que le souffle qui berce les herbes
et le soleil enfin qui luit dans ton regard
et la saveur de l’aube cueillie sur tes lèvres…
Être là, lumineuse, immortelle éphémère.
Me fondre au temps
Et je me fondrai au vent des hauts plateaux
à l’odeur de calcaire, empreinte métallique
des rêves d’insouciance
évadés dans l’or bleu
du temps qui s’évapore,
je me fondrai
à l’eau
des ruisseaux de jouvence
où les âmes galets
des humains disparus
roulent sous les flots calmes
des vies en partance…
Je me fondrai à Tout ce qui bruisse dans l’ombre
à tout ce qui renaît aux lueurs de l’Aube
et je serai rosée sur les feuilles de joie
et je serai l’eau vive
en ton cœur de vivant.
Nous sommes
Dans la clairière on n’effacera jamais le sang,
le sang qui s’écoule aux sources du Moi
et qui tremble
dans les veines et les arbres de Voie lactée.
Ton regard sous la pluie…
nous sommes morts…
nous sommes pierres
au torrent évadé…
Nous sommes Vie
de flots
d’éternité.
Bleu éternité
Disparaître
comme si rien n’avait jamais existé,
rejoindre l’immensité bleu outremer de la vie,
la liberté.
Parme Ceriset©
(Textes publiés ou inédits, tous sous copyright )
Bio-bibliographie :
Parme Ceriset est l’auteure des recueils “N’oublie jamais la saveur de l’aube” (éd.Bod ), “Le souffle de l’âme sauvage” (éd. Lys bleu), “l’Amazone Terre” (éd. Stellamaris), “Femme d’eau et d’étoiles” (éd. Bleu d’encre, préface Patrick Devaux, 2021) et du roman “Le Serment de l’espoir” (L’Harmattan). Elle est rédactrice à La Cause littéraire et membre de la Société des Poètes Français. Elle est médecin de formation, et a été sauvée par une greffe des poumons il y a quelques années après quatre ans sous oxygène.