Portrait en Lettres Capitales : Boris Le Roy

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je suis Boris Le Roy, né en région parisienne. J’ai vécu dans différentes régions de la France (Bretagne, Cévennes, Nord, Gironde, Rhône-Alpes…) avant de revenir à Paris dans les années 2000.

Vivez-vous du métier d’écrivain ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

J’ai vécu de différents métiers artistiques : comédien, dramaturge, scénariste et auteur  de pièces de théâtre, et de quatre romans (Actes Sud et Julliard). J’enseigne aussi la création littéraire à l’université Paris 8.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Au départ, c’est la fascination pour certains auteurs qui a révélé chez moi une nécessité d’écrire. Ensuite, en étant interprète, j’ai éprouvé la langue de manière organique. J’ai réalisé alors un travail autonome. J’ai aussi un parcours de scénariste, qui m’a permis une réflexion sur les transferts de modalités.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

À chaque période de ma vie, des auteurs différents m’ont marqué. Ceux qui me viennent sans réfléchir sont J. D. Salinger, Edward Bond, Jon Fosse, Vladimir Nabokov, Michel Houellebecq, Robert Musil, Elfried Jelinek et Claude Simon.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

Le roman, que je ne dissocie pas totalement du poème.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

Je passe mon temps à reprendre et à sculpter la phrase. Je fais de constants allers-retours entre l’écriture et la structure.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

J’essaie toujours de passer du particulier au général, de joindre mes obsessions aux préoccupations de notre temps. Mes romans sont de longues maturations, qui me demandent plusieurs années avant d’aboutir.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

Mes titres changent en cours d’écriture.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Sensuel, organique, intellectuel et ludique, cela dépend des projets ; certains sont proches de moi, d’autres sont des porte-voix.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

C’est l’histoire de Nathan qui se réveille aux côtés d’une femme qui n’est « ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre », comme dirait Verlaine. Il remet en question toutes ses certitudes, car sa compagne ne cessera de se métamorphoser, jusqu’à se démultiplier, voire se volatiliser, avant qu’il soit accusé de l’avoir fait disparaître… Cette fantaisie littéraire prône la réinvention permanente de soi dans la relation à l’autre, et interroge en creux la déroute masculine face aux mutations de la société.

Portrait de l’auteur : ©Astrid_di_Crollalanza

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