Portrait en Lettres Capitales : Michaël Uras

 

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous né, où habitez-vous ?

Je suis né en Saône et Loire. J’y ai vécu, un peu. Dans le Jura, également. En région parisienne aussi. Actuellement, je vis dans le Doubs. Hors crise sanitaire, j’essaie de passer le plus de temps possible en Italie. Mon autre pays.

Vivez-vous du métier d’écrivain ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Je suis professeur de lettres et écrivain. Ces deux métiers s’alimentent mutuellement.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Sans aucune originalité. J’ai découvert la lecture lorsque j’étais enfant. À travers la bande dessinée. Les classiques ( Astérix, Tintin…) et les comics ( Spiderman, Batman…). Je lisais tout ce qui me passait sous la main. Je passais des heures à la bibliothèque. J’empruntais un grand nombre d’ouvrages. Je les rendais en retard, presque toujours. J’étais un abonné à problèmes…

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Le premier est Marcel Proust. La personne et l’œuvre.  Proust  m’a remercié de cette affection en devenant Le personnage principal de mon premier roman. D’autres auteurs comptent pour moi, évidemment, selon la période. Des romanciers : Bove, Fante, Thomas Mann… Des poètes : Supervielle,  Saint-John Perse, Sylvia Plath…Des dramaturges : Sacha Guitry, Corneille,  Genet… C’est un ensemble hétéroclite qui permet tous les mélanges. Un voyage dans une bibliothèque,  en somme. Je me rends compte que je ne suis jamais sorti de ce lieu…Je ne le  souhaite pas d’ailleurs.

Ma liste évolue  donc au fil du temps et des mes déambulations. Mais Proust est toujours là.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

J’écris des romans. J’ai écrit des nouvelles. Je ne saurais rien écrire d’autre même si j’aurais aimé être capable d’écrire de la poésie. Parce que la poésie est un genre qui me fascine.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

J’écris à la première personne. En attendant d’en devenir une autre,  peut-être.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

Je ne sais pas ce qui m’inspire. Un sujet d’un roman ( je veux dire un sujet qui aboutira ) cohabite souvent avec de mauvais sujets de roman. Il faut essayer. Commencer. S’arrêter.  Reprendre. Les sujets qui ne méritent pas le roman s’épuisent rapidement.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

J’ai toujours eu un problème avec les titres. Je ne les choisis pas de prime abord parce qu’il m’est très difficile de les trouver. Heureusement, mon éditrice est là pour m’aider ! En général, je lui en propose plusieurs et nous choisissons. Si vraiment ils se révèlent trop mauvais, elle m’en souffle un ou deux.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Je vis avec mes personnages durant le temps de l’écriture. C’est une relation très forte, j’ai l’impression que nous ne pourrons jamais nous séparer. Puis, la fin du roman approche et les personnages s’éloignent. Comme des amis à qui on aurait trop parlé. Ils m’agacent. Je les agace.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Mon dernier roman a été publié en juin 2020. Une période difficile sur le plan sanitaire bien sûr mais une période également compliquée pour les auteurs. Les salons, les rencontres en librairie, ont été annulés. Difficile,  dans ce contexte, de défendre son travail.

Depuis, je travaille sur un autre roman qui devrait sortir en 2022.

Crédits photo de l’auteur : Éric Chatelain

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