Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?
Je suis Marie Dô, née à Paris, j’habite entre la capitale et l’océan.
Vivez-vous du métier d’écrivaine ou, sinon, quel métier exercez-vous ?
Danseuse professionnelle, chorégraphe, scénariste, auteure, je n’ai fait que profession d’artiste ! C’est un chemin de vie. Je n’en voulais pas d’autre.
Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?
J’ai appris à lire très tôt, à 3 ans, fréquenté les bibliothèques assidûment, et je me souviens d’une émotion bien particulière lorsque j’ai formé mes premières lettres sur la page à droite de mon cahier à gros carreaux. J’aimais le dessin, la danse, passionnément, au point d’en faire mon métier. Aujourd’hui, l’écriture est passée devant. Passer de la lumière à l’ombre m’a libéré d’une certaine dictature de l’apparence, ouvert des portes intimes que je ne soupçonnais pas. J’aime le silence, la rigueur, la concentration, la profondeur de l’écriture, l’éclatement de la musique, la beauté des corps en sueur se mouvant sur scène, le soleil des projecteurs, l’effervescence du public dans la salle.
Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?
Oscar Wilde. Son texte « De profundis » m’a mise à genoux.
Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?
J’écris des romans, des scénarios, et la poésie m’enchante.
Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?
Je suis besogneuse telle une danseuse fait sa barre chaque jour en vue d’une perfection impossible à atteindre. J’ai écrit quatre romans et une nouvelle publiés à la première et à la seconde personne, mon cinquième livre, tout juste achevé, est à la troisième.
D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?
Je puise le sujet de mes livres dans ce qui me touche, m’interpelle, me parait urgent, nécessaire, voir vital d’exprimer, et de partager. Je cherche, beaucoup, trop longtemps, j’envoie, trop vite, me prends des murs, retravaille, j’accumule les versions, m’enflamme, me désespère ; l’on doit m’arracher le manuscrit des mains pour le BAT, et je ne le relis plus une fois en librairie, au bord de le renier !
Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?
Un bon titre doit comporter l’essence du livre en peu de mots. J’en change durant la narration, toujours évolutive, et puis l’un s’impose. Je le teste auprès de lectrices- lecteurs, mes balises.
Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?
Mes personnages m’habitent, je les chéris, ils me hantent, me surprennent, prennent toutes leurs aises dans ma vie. Ils sont faits d’une multitude d’autres façonnés pour n’en faire qu’un seul. Mi-éponge-mi-vampire, rien ne m’échappe et tout me sert.
Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.
Mon cinquième livre est en lecture. Son sujet : « Au crépuscule d’une folle passion, pleine de fureur et de sensualité, comment transcender un amour qui s’avère impossible ? La résilience de Billie va se faire avec l’aide métaphorique du grand Oscar Wilde ».
Un projet de film ( Je n’en dis pas plus, c’est en bonne voie, et très excitant ).
(Crédits photo de l’auteure : Florence Sortelle)