Portrait en Lettres Capitales : Dominique Marny

 

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je m’appelle Dominique Marny. Je suis née à Paris où j’ai toujours habité.

Vivez-vous du métier d’écrivaine ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

J’écris depuis plus de vingt ans. J’ai publié de nombreux romans historiques et contemporains, des biographies, des livres d’art, des articles pour les magazines… Depuis une dizaine d’années, je travaille régulièrement comme commissaire d’expositions temporaires et thématiques. Autour de deux sujets que j’ai fréquemment traités dans la littérature : le sentiment amoureux et l’univers de Jean Cocteau.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

J’ai toujours aimé lire et j’adorais les maladies infectieuses qui, durant l’enfance, me retenaient à la maison. Dès l‘âge de douze ans, j’ai commencé à lire des romans pour adultes avec une préférence pour Françoise Sagan et Henri Troyat. Je crois qu’ils m’ont tous les deux donné envie d’écrire sans que j’en aie conscience à ce moment-là. J’adorais inventer des histoires que je ne racontais qu’à moi-même…  Je n’ai écrit que beaucoup plus tard…

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Dans ma jeunesse, j’ai aimé les romans de Hermann Hesse, notamment « Narcisse et Golmund », ceux de Jane Austen et de Thomas Hardy. Puis « Guerre et Paix » de Tolstoï, « Aurélien » d’Aragon, « La Promesse de l’aube » de Romain Gary. Les poèmes de Baudelaire, Rimbaud, Eluard, Cocteau, Garcia Lorca.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

Il me semble pouvoir pratiquer tous les genres littéraires, hormis la poésie. Je peux facilement passer de la fiction au récit narratif. J’ai besoin de varier les formes d’expression. C’est une façon de me stimuler.  

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

J’écris tous les jours. C’est le secret  pour rester imprégnée du sujet que j’ai choisi de traiter. Encore plus, lorsqu’il s’agit d’un roman où il est indispensable que le lien avec les personnages ne soit pas interrompu. J’écris un premier jet que je remanie jusqu’à ce qu’il me satisfasse et je reprends toujours le lendemain ce que j’ai accompli la veille. Quand un  ouvrage est terminé, je ne le regarde plus pendant un ou deux mois. Afin de le relire avec un regard neuf.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

C’est variable. La trame peut provenir d’une photo, d’une phrase, d’un paysage, d’une chanson, d’un tableau. Soudain, l’idée surgit. Et lui donner vie  devient une évidence. Au fond, beaucoup de choses m’inspirent. Je pourrais même raconter l’histoire d’une branche de bouleau…

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

Le titre arrive vers la fin. Et même, après la fin ! Parfois, il s’impose. Pas toujours. Il est important qu’il reflète un état d’esprit, une atmosphère, qu’il intrigue, qu’il incite à vouloir en savoir davantage…

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Mes personnages sont les amis ou ennemis dont j’ai choisi la compagnie… Avec lesquels je vais passer la majeure partie de mon temps. Qu’ils soient positifs ou négatifs, ils doivent me surprendre, me désobéir, m’entraîner où je ne les aurais pas imaginés. Détestant m’ennuyer, j’attends des prouesses de leur part.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Je viens tout juste de terminer un roman qui sera publié l’an prochain. Les confinements successifs m’ont permis de me concentrer encore plus que d’habitude. Je ne dévoilerai ni l’époque ni le lieu… Mais je me suis beaucoup amusée durant cette promenade imaginaire. Il est indispensable de vivre intensément ces moments privilégiés où le temps et les distances s’abolissent.

Crédits photo : Sandrine Cellard

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