Marées de vie et de mort
La menace gronde comme un roulement d’iode,
À chaque marée montante un être tombe
Dans des bras de guerre ou des bras de mort…
Depuis l’aube des temps, l’océan les emporte,
Ces grains de vie fragiles comme les feuilles mortes
Des arbres immergés
Qui peinent à survivre.
On scrute ces regards qui luisent au cœur des vagues,
Qui sourient une dernière fois face au néant.
L’écume indifférente s’avance lentement
Et fait l’amour au sable…
Éternellement.
J’ai dompté la nuit
J’ai dompté la nuit
Car j’ai marché dans son cœur sombre
Où nul espoir ne filtrait
Entre les branches de l’immonde…
J’ai dompté la nuit
Sais-tu que j’ai mordu la mort
Qui avançait sur le chemin
Son ombre immense de néant ?
Sais-tu que j’ai vaincu les ronces
Qui sur ma peau ont laissé
Des marques de leurs dents de monstres
Où perlait mon sang bleu de louve
Scintillant de constellations ?
J’ai dompté la nuit
Car j’ai dansé dans la clairière
Sur le corps de l’homme des forêts,
Mon chant, comme une prière
À l’extase retrouvée…
Le ciel sur ma peau
Je garde toujours un peu de ciel
En talisman sur la peau,
Je suis de nuages et d’azur
L’horizon et son mystère
Me tiennent chaud.
Un jour se lèvera
Un jour se lèvera à l’horizon,
Un jour frais comme une rivière,
Un jour doux comme une cerise blanche,
Un jour où tout se remettra à danser
Sous un ciel pervenche,
Un jour où nous pourrons oublier
Nos plaies et nos cicatrices,
Un jour où nous sourirons
En revenant de l’apocalypse.
Danse ardente
Danse,
Souverain de la nuit
Contre mon corps brûlant,
Ton ombre de mystère
Effleure ma peau d’ambre…
Danse,
Sous les feux du couchant,
Tes lèvres bleues de pluie
Et tes yeux de comètes
Embrasent mes pupilles
Et enflamment ma langue…
Danse,
Te frôler électrise
Mes flammes d’étamines
Et j’ancre ton pistil
Dans l’antre de mes songes…
Danse,
Comme un chêne bercé
Par le vent des passions
Qui pénètre l’aurore,
Et chevauche les anges…
Danse, danse, danse,
Je te veux :
Je cueille une étoile,
Je la mange.
Amant de nos ténèbres
Et te voilà debout
À attendre mes pas
Sur les chemins de lune
Qui me mènent à toi
Et dans les draps de nuit
Où tu m’as élue Reine
Mes crocs contre ton cou
Dans l’étreinte des plaines
De jadis et demain…
Amant de nos ténèbres…
Saveur d’éternité
Nous ne sommes qu’un éclat de soleil un peu fou
Qui passe en éclair dans la Nuit,
Une saveur de sucre blond
Qui fond sur la langue de l’oubli,
Un sourire, la lueur d’un regard
Qui danse comme un brin de vanille
Dans les bras d’un destin de flammes,
Un nuage d’éternité
Posé en flots de chantilly
Dans un océan de café,
Et Vie indigo qui nous tend
Ses étoiles acidulées,
Ses biscuits d’or sucré-salé,
Ce délicieux mirage
D’éternité.
Ceux qui sèment
Ceux qui sèment
Résistent dans la nuit
Lorsque tout meurt autour
Et que les pluies de morts
S’abattent sur le monde.
Ceux qui sèment
Sont les fleurs de combat
Des terres cicatricielles
Criblées de métal blanc
Et matraquées de bombes…
Ceux qui sèment
Répandent l’espérance
En graines de jouvence,
En larmes d’arc-en-ciel…
Et toi, toi qui sais l’écho sombre
Des nuées ardentes,
Tu sèmes un peu de toi dans mon âme brûlante
Et je me fonds à toi…
Incandescence
Pas un mot sur les rives framboise
De mes lèvres frôlées par la brise,
Je savoure en silence le temps
Qui égrène ses secondes dansantes
Et la valse de quelques flocons
Dans mon âme en incandescence.
Chants de renaissance
Il y a des chants parfumés de soleil
Qui viennent éclore dans les sous-bois,
Il y a des chants que l’on arrache à la mort
Dans les catacombes du moi,
Des chants qui ressuscitent l’écume des mirages
Les parfums d’antan,
Des chants qui en disent long
Sur la couleur des rêves,
Sur l’or des amants,
Des chants qui peignent de leurs doigts de harpe
D’ultimes arpèges,
Des chants qui célèbrent la vie
Comme un discret sortilège,
Des chants qui rayonnent dans les sourires
Et dans les regards,
Ces chants qui embrasent les ténèbres
De leurs danses folles,
De leurs notes d’étoiles.
Parme Ceriset, 24 mars 2021
Passionnée de poésie et membre de la Société des Poètes Français, Parme Ceriset navigue entre Lyon et le Vercors où elle puise son inspiration. Elle publie des textes dans des revues de poésie dont Le Capital des mots, l’Ardent Pays, la revue Lichen, la revue Ressacs, la revue Francopolis rubrique Terra Incognita, la revue Cabaret numéro hors série Tour du monde, la revue Traction-brabant (numéros 88 et 90), la revue Bleu d’encre (numéro 43), la revue Florilège 181, la revue Saraswati nuyméro 16, la rubrique Soliflores de la revue Nouveaux délits, la rubrique Cosmos de la revue Le Coquelicot, l’anthologie internationale Voix de femmes organisée par la plateforme littéraire Plimay et sur son blog “la plume Amazone”. Son recueil “N’OUBLIE JAMAIS LA SAVEUR DE L’AUBE – Une Amazone contre la mort (2019) a fait l’objet d’une chronique dans La Cause littéraire où elle est devenue depuis l’une des rédactrices. Elle a publié fin janvier 2021 le recueil “LE SOUFFLE DE L’ÂME SAUVAGE – Libre comme louve” aux éditions du Lys bleu puis le roman autobiographique “LE SERMENT DE L’ESPOIR – Que la vie souffle encore demain” chez L’Harmattan qui fait écho à son parcours totalement atypique. Elle a en effet grandi avec une maladie rare, a exercé en tant que médecin puis a été sauvée par une greffe des poumons après avoir passé quatre ans sous oxygène. Dans ce roman qui est une ode à la vie, à l’espoir, à la nature et à l’Amour, elle défend une conception artistique de l’existence en déroulant le récit par petites touches, à la manière d’une fresque impressionniste.