Portrait en Lettres Capitales : Marianne Jaeglé

 

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je suis un écrivain français né à Lausanne (Suisse) et qui a grandi à Tunis.

Vivez-vous du métier d’écrivaine ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Après avoir été prof de français, puis de communication, après avoir fait des petits boulots dans le domaine éditorial (rewriter, prête-plume…) je suis formatrice en écriture littéraire. J’anime des ateliers d’écriture parce que cette activité me permet d’être au plus près de l’écriture : celle des auteurs que j’aime, celle des gens qui viennent s’exercer, la mienne.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Elle est née avant que j’en aie conscience. J’ai toujours aimé lire, et j’ai toujours lu avec l’envie d’écrire à mon tour, pour faire ce que j’admirais le plus.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Marcel Proust ; lorsque je l’ai lu, à vingt ans, j’ai eu un tel choc que je me suis dit que je renonçais à écrire. Tout ce qu’il fallait écrire l’avait été, par lui, et si magnifiquement que j’étais totalement dissuadée. Par la suite, je me suis un peu remise de ce choc, j’ai décidé que je pouvais malgré tout essayer, moi aussi.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

J’écris des romans, des nouvelles, de l’autofiction, en fonction de l’envie qui me vient. Ce n’est pas réfléchi, pas choisi, je m’adapte à la nécessité du projet.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

J’écris fragment par fragment, sans jamais faire de plan, ou disons, en suivant une vague image que j’ai en tête. J’essaye de coller à l’idée que je me fais du livre. Ensuite, vient une phase d’assemblage, au cours de laquelle je couds ensemble les morceaux, en les retravaillant beaucoup.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

Je m’efforce de terminer les livres entrepris en moins d’un an, car je ne réussis pas à rester focalisée sur un projet au-delà. J’écris toujours avec la peur que mon désir du livre ne se perde, donc en hâte.

Les livres que j’écris sont le résultat des questions que je me pose, pas toujours de façon très consciente.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ? 

Le titre vient généralement pendant la rédaction, et il fonctionne pour moi comme panneau indicateur de la direction à suivre.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

J’aime mes personnages, je m’identifie à eux, y compris à ceux qui apparaissent comme de tristes sires aux lecteurs. Dans tous les personnages, il y a une facette de ma propre personnalité.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Un instant dans la vie de Léonard de Vinci est un recueil de nouvelles centré comme mon précédent roman Vincent qu’on assassine sur le geste artistique. Chaque nouvelle explore un instant particulier dans la vie d’un grand artiste, d’Homère à Picasso en passant par Dürer, Romain Gary et Félix Mendelssohn… Instant de révélation créatrice, échec, renoncement, extase, compromission pour réussir son œuvre… J’ai voulu permettre aux lecteurs de vivre quelques-uns de ces moments si particuliers dont une vie d’artiste est faite.

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