Portrait en Lettres Capitales : Sophie-Marie Dumont

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je suis Sophie-Marie Dumont, née à Bruxelles, en 1969. En 2001, j’ai eu la possibilité d’être expatriée à Paris. Je pensais y rester quelques années seulement mais, finalement, j’y habite encore.

Vivez-vous du métier d’écrivaine ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Je ne vis pas du métier d’écrivaine, je n’ai publié qu’un seul roman et il faut vraiment que ce soit un « best-seller » pour pouvoir en vivre. Mère au foyer, je termine actuellement une formation d’animatrice d’atelier d’écriture pour reprendre une activité dès septembre 21.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Ma passion pour la littérature s’est révélée à l’adolescence en étudiant les œuvres de Colette, à l’école. En ce qui concerne l’écriture, j’ai toujours écrit. Il y a dix ans, en créant mon blog « vouslisez.com », j’ai pu allier lecture et écriture. Plus tard, en suivant des cours dans un atelier d’écriture, j’ai commencé par participer à des concours puis à des jurys littéraires de magazines féminins ou pour « France Télévision ». Avec le temps, j’ai pris mon courage à deux mains pour envoyer mon premier roman à quelques éditeurs et éditrices. En 2019, mon premier roman a été publié par la maison d’édition « Genèse ». Cette fiction revient sur le drame de « L’Innovation », en mai 1967, à Bruxelles.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

« Gatsby le magnifique » de Fitzgerald me semble être le livre « parfait » au niveau de la construction de l’histoire, des personnages, de la dose de suspense et de la chute. J’adore aussi « Rebecca » de Daphné du Maurier pour les mêmes raisons. D’ailleurs, il apparaît dans mon roman.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

Oui, je passe facilement d’un style à l’autre aussi bien dans la lecture que dans l’écriture. Curieuse, je m’intéresse aux romans, aux documents, essais…Après la sortie de mon premier roman, j’aimerais maintenant publier un témoignage à propos de ma dépression périnatale qui s’est déclenchée à la naissance de mon fils. Cela me tient particulièrement à cœur.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

Je commence par un premier jet, ce qui me vient, puis je retravaille mon texte. Après une lecture à voix haute, je peaufine. Ecrire à la première personne me semble naturel cependant dans un projet de roman, sur lequel je travaille actuellement, je m’efforce d’écrire à la troisième personne pour prendre du recul.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

En général, je puise mes sujets dans l’Histoire. Pour moi, une bonne fiction s’inscrit dans des faits historiques, ce sont des repères. Pour que le sujet prenne vie, il faut trouver le bon angle et raconter une histoire dans un contexte précis. Mon premier roman dormait en moi depuis l’adolescence car c’est une combinaison de souvenirs, de confidences…Un jour, j’ai décidé d’assembler ces souvenirs, rumeurs et fantasmes comme on construit un puzzle.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

Le titre est aussi important que l’incipit dans un roman. Il faut qu’il dévoile quelque chose sans trop en dire. Généralement, le titre me vient au cours de l’écriture. Personnellement, je pense que le titre s’impose de lui-même et qu’il ne faut pas trop y réfléchir.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Créer des personnages, ce n’est vraiment pas quelque chose de naturel pour moi. Je me force à travailler dessus, à les définir du mieux possible mais c’est un vrai effort à fournir. Pour moi, les romans les plus aboutis sont ceux qui incarnent des personnages tellement réels qu’ils continuent de vous habiter longtemps.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Mon premier roman retrace le plus grand drame de la Belgique : l’incendie du grand magasin « L’Innovation », le 22 mai 1967. Ce drame a fait 253 victimes et a provoqué une grande onde de choc. Publiée en 2019, cette fiction continue à intriguer des lecteurs et lectrices. Plus le temps passe, plus les gens me parlent de mon roman et cela fait du bien. Comme je l’ai dit précédemment, mon prochain projet concerne la publication de mon témoignage à propos de ma dépression périnatale. J’aimerais lever le tabou de la maternité heureuse. Non, ce n’est pas toujours un grand bonheur de devenir mère, et ce, pour un tas de raisons psychologiques et physiologiques. 15% des femmes souffrent toujours de dépression au moment d’une grossesse et après l’accouchement. Il faut oser en parler pour faire cesser cette souffrance inutile.

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