Interview. Dov Hoenig: «Vouloir faire sortir mes parents de l’anonymat était un des facteurs qui m’a poussé à écrire ce livre»

Dov Hoenig © E. Robert Espalieu (sdp)

 

 

« Rue du Triomphe » de Dov Hoenig compte parmi les surprises de cette rentrée littéraire en France, et cela pour plusieurs raisons. D’abord, parce que c’est le premier roman d’un jeune auteur âgé, il faut le dire, de 86 ans. Ensuite, parce que le français n’est pas sa langue maternelle, mais la langue qu’il affectionne et qu’il travaille tel un joaillier pour lui rendre sa beauté diamantine dans un style qui ne passe pas inaperçu. Dov Hoenig sait que la littérature a ce pouvoir magique de créer des mondes où le lecteur est invité à vivre et à s’y retrouver parmi ses semblables. Son univers narratif s’étale sur plusieurs dimensions, d’abord celle d’une géographique bien délimitée, en occurrence celle du titre de son roman, et ensuite celle de l’enfance dans ce qu’elle a de plus pur, à savoir son élan et sa portée initiatique. De ce point de vue, on pourrait penser le parcours de Bernard, son héros, comme une double aventure, d’abord, une aventure intérieure, prenant ses racines dans le huis-clos de la cour et de l’entourage familial et enfantin dans le Bucarest d’avant et d’après la Seconde Guerre mondiale et, ensuite, d’une aventure extérieure, ouverte vers un monde qui lui tend ses bras sur fond de guerre, de fascisme et d’antisémitisme, dans une Europe devenue hostile.

J’ai envie de nous arrêter avant tout sur la genèse de votre livre. À ce sujet, permettez-moi de vous poser la question suivante : comment décide-t-on à votre âge d’écrire un livre que vous portez en vous depuis très longtemps je suppose ?

Très tôt dans ma jeunesse j’ai rêvé d’être écrivain ou journaliste, mais à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec l’écroulement de l’Allemagne nazie et la chute du régime du maréchal Antonescu, quel choix se présentait aux jeunes juifs de Roumanie ? D’une part, c’était d’embrasser l’espoir d’un meilleur avenir dans une Roumanie socialiste, tout en oubliant les odieux crimes perpétrés par la Garde de Fer à Bucarest et par l’armée roumaine à Iasi, en Transnistrie et à Odessa. D’autre part, c’était d’adhérer à un mouvement de jeunesse sioniste pour émigrer en Palestine, travailler la terre de l’État juif à naître, et vivre dans le kibboutz, une commune agricole égalitaire, sans paire au monde. Moi, j’ai choisi le kibboutz, en quittant ainsi ma famille, ma ville et mon pays pour me lancer dans une nouvelle vie, dans un pays où les Juifs se sentiront chez eux. Je ne me suis pas rendu compte qu’en quittant la Roumanie je faisais aussi mes adieux pour très longtemps à ma langue maternelle et au rêve d’être écrivain.

Vingt ans d’expériences décevantes ont suivi cette décision. Mon individualisme et mon esprit rebelle m’ont rendu inapte à la vie de kibboutz, alors que le XXe congrès du parti communiste en URSS a mis fin à mon flirt de jeunesse avec le marxisme-léninisme. Je suis sorti du kibboutz, et plus tard de mon travail de correcteur dans « La voix du peuple » (le quotidien du parti communiste israélien) sans argent, sans avenir et sans espoir. Je n’ai pas échappé à cette sombre période de ma jeunesse, à la faim et à la misère, que le jour où le destin m’offrît le montage du film comme bouée de sauvetage. Je suis tombé amoureux de ce métier, j’avais une passion pour le cinéma depuis mon enfance. Je m’y suis accroché pour la chance qu’il m’accordait sur le plan de la créativité et de la sécurité matérielle, mais aussi par peur de revivre les temps difficiles du passé. Après une carrière de quarante ans dans le cinéma, je me suis trouvé en position de me consacrer finalement à écrire, à mettre sur papier ce que je portais en moi depuis si longtemps.

Vous parlez de la cour de la rue du Triomphe comme d’un lieu primordial, comme une sorte de huis clos, d’un paradis, du vôtre, de vos parents et de vos voisins, en tout cas. Que pouvez-vous nous dire de ce rôle de pilier central que la cour occupe dans votre récit ?

La description détaillée de la cour, de la maison familiale, est la fondation du roman, son « pilier central », comme vous l’appelez, ma source d’inspiration. Son authenticité m’était essentielle. La cuisine, le « dormitor », le salon, le hall constituent le paysage, le lieu d’action où la famille Davidescu se bat jour après jour avec le bonheur et le malheur de vivre. Chaque chambre joue son rôle dans leur vie commune et dans celle de chacun d’eux. Je n’aurais pu rendre vivante cette famille sans décrire minutieusement la géographie de la maison et de la cour.

Vous avez déclaré qu’en ce qui concerne la partie mémorielle de votre roman, vous avez souhaité sortir de l’anonymat vos parents. Qu’en est-il ? Ne croyez-vous pas qu’avec eux c’est tout un monde qui renaît sous votre plume ? Et vous-même en la personne de Bernard ?

Vouloir faire sortir mes parents de l’anonymat était un des facteurs qui m’a poussé à écrire ce livre. Ils étaient des êtres très simples, peu cultivés, mais généreux, honnêtes et braves. Ils ont tout fait pour moi, mais je n’ai rien pu faire pour eux lorsqu’ils ont émigré en Israël avec seulement deux valises dans la main, car étant dans le kibboutz je n’avais pas les moyens de les aider. C’est une douleur profonde qui ne me lâche pas. Sa présence se manifeste sous des formes différentes dans la tristesse et le chagrin qui habitent les âmes de mes personnages, celui de Bernard en particulier. Elle n’est tempérée que par leur vitalité et leur courage, ainsi que par l’humour et la bonté de leur cœur.

Main dans la main avec mon sens de culpabilité, l’amour et l’admiration que je ressens pour mes parents, morts depuis un demi-siècle, n’ont cessé de grandir avec le temps. Pour ma mère, c’est simplement parce que l’essence de son être était sa bonté, sa compassion et son dévouement immensurable à mon frère, à moi et au seul homme de sa vie. Et pour mon père, c’est surtout à cause du courage, l’abnégation et l’ingénuité imprévisible avec laquelle il a pris soin d’elle lors d’un triste moment dans leur vie. C’est bien de ces sentiments profonds que sort ma décision de prêter leurs prénoms à ceux de Bernard. Ainsi, le monde, petit ou grand, apprendra à les connaître.

Un tel livre chargé d’émotions s’écrit-il avec des notes, avec un plan, par chapitres? Comment avez-vous fait évoluer vos personnages ?

Des notes j’en ai eu même en surabondance, sur tout sujet lié à l’époque et à l’histoire que je voulais raconter. De plus, j’ai rempli plusieurs cahiers avec des mots et des expressions afin d’enrichir mon vocabulaire français. Mais je n’avais pas dessiné une suite chronologique pour mon roman, chapitre par chapitre. J’ai su qu’il sera inspiré par mon enfance en Roumanie pendant les années 1938-1948, que mon héros s’appellera Bernard et qu’à la fin du livre son idéal sioniste socialiste l’amènera en Palestine, peu avant la naissance de l’État d’Israël. Mais aussitôt que j’ai trouvé la première phrase du livre, « AUJOURD’HUI, LA MAISON DE MON ENFANCE N’EXISTE PLUS », elle m’a dicté le contenu du premier chapitre. À partir de là, aidé par mon expérience de chef monteur, j’ai bâti une structure non linéaire où le moteur ne serait pas l’action, mais l’émotion, et j’ai enchaîné les chapitres de manière à me surprendre et à surprendre le lecteur.

Quant à la question de comment faire évoluer les personnages : j’ai lu dans ma vie beaucoup de bons livres et j’ai vu aussi un grand nombre de bons films pour apprendre que ce qu’ils avaient tous en commun était la complexité et la profondeur psychologique de leurs personnages. J’ai voulu que les personnages de mon roman évoluent progressivement d’un conflit à l’autre et oscillent entre le bon et le mauvais. Leur humanité est la somme de leurs qualités et de leurs faiblesses. Les circonstances les basculent d’une situation difficile à l’autre et la manière dont ils réagissent scelle leur destin.

La place de la documentation est évidemment importante : les noms des villes et villages, des fleuves et des montagnes sont vrais, de même que les dates des événements historiques. Ce travail m’avait demandé de longues recherches, et beaucoup d’énergie.

Qui est Bernard ? Peut-on, là aussi, parler d’une part d’invention et/ou de vérité autobiographique dans le cas de sa personne ?

Bernard, le héros du roman, suit, ici et là, le parcours de mon enfance, mais il reste néanmoins un personnage fictionnel dont je me sers pour donner vie à une multiplicité d’autres voix narratives et à des événements et des situations imaginées.

Comment définiriez-vous l’aventure personnelle de Bernard ? Je m’arrêterais ici à deux aspects qui me semblent emblématiques par rapport à sa personnalité : sa vive intelligence et son intérêt pour les réalités historiques qui se passent sous ses yeux. C’est, à mon avis, votre regard d’auteur que l’on doit saisir ici, à travers celui de ce garçon espiègle, n’est-ce pas ?

Elle est l’aventure initiatique d’un garçon juif vivant à Bucarest durant la période de la Seconde Guerre mondiale, une des périodes les plus sombres dans l’histoire de l’humanité. S’y mêlent l’antisémitisme, la menace des camps de concentration nazis, la chronique d’une famille en crise, la découverte de la sexualité, l’interrogation religieuse et l’aspiration à un monde meilleur.

Parler de la vive intelligence de Bernard me gêne. En revanche, je n’ai pas de problème avec « espiègle » ! Bernard, comme je l’ai ciselé, est un garçon plein de vivacité : déterminé, ambitieux, obstiné et surtout perspicace ; son regard scrutateur se porte intarissablement sur lui-même, sur les autres et sur son époque. Son regard sur les choses n’est pas nécessairement le mien. Il est celui que je lui ai prêté.

 De même il serait impossible de comprendre Bernard sans évoquer les figures de ses parents et de son frère Léo, des rapports qui s’installent entre eux. Votre récit est rempli de nostalgie tellement forte que seul, peut-être, le « dor » roumain pourrait l’exprimer.

Les parents de Bernard, tout comme les autres personnages du roman ayant comme souche mon enfance, sont le dérivé de ce que j’ai fait d’eux en fusionnant le réel avec l’imaginaire. Ils sont les héros de ce monde fictionnel qui reflète l’époque que je décris.

Les rapports compliqués entre les membres d’une famille, c’est un thème universel, mais la crise dans la famille Davidescu est singulière. La décision inattendue que Bernard prend de quitter sa famille brise le cœur de sa mère. Il est son fils cadet, il est plus fragile et a plus besoin d’elle que Léo, son aîné. Ne l’ayant pas perdu à la maladie, elle craint de le perdre pour toujours lorsqu’il part en Palestine. En interdisant à sa famille de l’accompagner à la gare, Bernard la blesse encore plus profondément. Seul et malheureux dans un wagon où il ne connaît personne et personne ne le connaît, Bernard ressent pleinement le retentissement du « dor » dans son âme et se rend compte qu’en jouant le fort, il a triché avec lui-même. Toutes les gares sont nostalgiques. À chaque départ, quand le train s’éloigne laissant derrière un être en larmes, le cœur se serre et le « dor » s’y installe.

La réalité historique que vit Bernard et toute la communauté juive pendant la période d’avant et pendant la Seconde Guerre mondiale est d’une extrême brutalité, ponctuée des « décrets oppressifs et de haine antisémite »

Il faut dissocier la période d’avant les deux guerres mondiales de celle des années du général/maréchal Antonescu. Les principautés roumaines, aussi bien que la Roumanie unifiée en État souverain, ont toujours connu l’antisémitisme. Dans les grandes villes, l’antisémitisme était solidement implanté dans la mentalité des couches populaires, dans les salons intellectuels et les universités, dans la presse et la radio. Les artisans et les commerçants des villages et des petites villes craignaient et abhorraient le Juif – le prototype de l’étranger venant de loin pour les déposséder de leur gagne-pain. La pauvre paysannerie roumaine – l’âme de la nation – haïssait les Juifs comme la peste. Pourtant, les vrais suceurs du sang des paysans étaient les grands propriétaires terriens et les banques qui les extorquaient avec des taux d’intérêt impitoyables. Le Juif servait de bouc émissaire. Sous sa forme brutale, l’antisémitisme se manifestait principalement dans des pogroms, tout comme ceux de l’Ukraine et de la Russie tsariste. Mais en 1941 – lorsque la Roumanie s’est alliée à Hitler dans la guerre contre l’URSS –, les déportations et l’extermination des Juifs ont pris le dessus. Bien sûr, l’antisémitisme n’est pas une invention roumaine. Les racines de l’antisémitisme, qu’elles soient de nature religieuse, nationaliste, économique, idéologique, ou autre, sont bien connues de pays en pays. Mais est-ce que je glisse dans l’exagération si je pense que la Roumanie est le seul pays où presque tous les grands poètes et écrivains classiques – Eminescu (le poète national et universel), Cosbuc, Alecsandri (« le roi de la poésie »), Goga, Slavici, Hasdeu, Creanga, Caragiale, Rebreanu, Iorga – étaient fanatiquement antisémites ?

Pourtant Bernard n’est pas revanchard. Il se met dans la peau du jeune légionnaire Barbou, celui qui a sauvé la vie de son père, et il l’espère toujours en vie, réformé, transformé. Il voudrait pardonner, mais c’est trop tard. Sa décision de partir est prise.

Au sujet des décrets oppressifs et de haine antisémite contre la population juive de Roumanie : en excluant la rébellion de la Garde de Fer, nous avons souffert moins à Bucarest, nous n’avons ni porté l’étoile jaune ni subi les atrocités infligées aux Juifs de la Moldavie, Bucovine et Bessarabie.

Au parcours de tout ce monde en changement, la Roumanie passe du fascisme au communisme, deux régimes qu’elle subit à défaut de pouvoir choisir. Quel effet ont ces changements sur votre héros ?

Bernard ne quitte pas la Roumanie par peur de l’arrivée du communisme. Il est idéaliste de cœur et l’idée d’un État juif en Palestine l’enflamme et l’emporte sur toute autre raison. Il adhère à un mouvement de jeunesse sioniste, mais aussi socialiste, car il croit en une société plus juste, dans laquelle il n’y aura pas de place à l’exploitation de l’homme par l’homme.

Choisir de partir est la solution que Bernard choisit à tout cela. D’où vient cette soif d’aventure chez votre personnage et sa soif de connaître d’autres mondes au prix de la payer très cher, en se jetant dans l’inconnu ? Mais, pourrait-il faire autrement ?

Bernard ressemble à son père, il a hérité de lui la soif de l’aventure et le goût de changer de place, de fuir le banal. Son frère ressemble plus à sa mère. Comme elle, il préfère la stabilité. Bernard possède aussi la sensualité de son père et il est incliné comme lui vers la rêverie. Et, comme beaucoup d’enfants, il rêve d’être sur un bateau et de voir la mer pour la première fois. Mais ce qui le pousse à partir, outre que son idéalisme sioniste, c’est la crise de famille, l’humiliation que son père subit en perdant son autorité et la dureté de son frère dans son besoin de dominer. Bernard ne veut pas devenir ni comme ses parents ni comme son frère. Il aspire à ce que sa vie prenne une autre tournure, il veut vivre ailleurs. Et il est prêt à payer le prix, aussi élevé qu’il soit. Il ne peut faire autrement.

Êtes-vous retourné sur les pas de Bernard à Bucarest ? Si oui, comment avez-vous vécu ? Sinon, avez-vous l’intention d’y retourner ?

Le Bucarest de Bernard était mon Bucarest. Retrouver ses traces n’a pas été simple. Drame typique à l’époque : lorsque mes parents ont quitté la Roumanie en 1953, mon frère est resté pour terminer ses études et peu de temps après, le régime a interdit toute émigration vers Israël. Moi, entretemps, pour revoir mon frère, j’avais besoin d’un visa, ayant perdu la nationalité roumaine en quittant le pays en 1947. Hélas, en tant que citoyen israélien, je n’ai pu obtenir un visa que vingt ans après que nous nous sommes séparés !

Quand finalement j’ai revu mon frère à Bucarest en 1967, il était marié, père d’un fils, et habitait dans un quartier périphérique, car après le départ de mes parents, une nouvelle loi l’avait obligé de partager notre maison avec d’autres locataires. Le hall et le grand salon avaient été transformés en cuisine et chambre d’un jeune couple, la salle de bains servant à l’usage commun.

Le jour où un taxi nous emmena à la Rue du Triomphe, numéro 47, je lui ai demandé de m’attendre devant le portail de la cour pour me laisser seul avec mes émotions. Aucun des voisins juifs que nous avions connus n’y habitait plus. Dans la maison du côté gauche de l’allée, dans une toute petite chambre, vivait encore la veuve de l’ancien propriétaire de la cour. D’autres locataires, des membres du parti, avaient pris le reste de son appartement. À droite de l’allée, d’une fenêtre ouverte, un homme en pyjama, aux cheveux ébouriffés, me suivait d’un œil soupçonneux alors que j’avançais lentement vers la maison. Des lianes grimpaient le long de ses murs, cachant sa honte de se montrer devant moi si délabrée et abattue. Je me suis arrêté en face de la porte de la cuisine et de la fenêtre sur la vitre de laquelle mon père frappait avec sa bague pour s’annoncer. Je suis resté un long moment affligé de tristesse devant ce qui était la maison de mon enfance. Elle avait l’air abandonnée et j’ai cru l’entendre me reprocher d’une voix faible : « Où as-tu été pour si longtemps » ?

Je suis retourné à Bucarest la deuxième fois en 1982. J’ai accompagné le grand comédien anglais McKellen, pour l’aider à se familiariser avec le pays en vue de son rôle d’académicien roumain dans le film « La Forteresse noire » de Michael Mann, dont j’étais le monteur. Ainsi que pendant ma visite précédente, Ceaușescu était le Secrétaire du parti. Il avait mis la Roumanie à la diète sévère. Les couloirs de l’Athénée Palace, notre hôtel – le plus luxueux à l’époque – sombraient dans l’obscurité : on économisait l’électricité. Au déjeuner, je filais un paquet de cigarettes Kent au garçon de table pour avoir de la viande bonne à mastiquer. J’avais appris cette astuce des correspondants de la presse étrangère qui l’ont appris après avoir perdu une dent ou deux !

La dernière fois, je suis allé à Bucarest avec ma femme. La cour et la maison de mon enfance n’existaient plus. Elles avaient été nivelées lorsque Ceaușescu avait détruit une cinquième de la capitale pour construire la Maison du Peuple. Mais la Roumanie s’était débarrassée de lui et du communisme. Bucarest – vivace et pleine d’énergie – avait retrouvé l’espoir. La jeunesse était partout souriante, entreprenante. Nous nous sommes dit que le chemin à faire était encore long, mais que la Roumanie allait s’en sortir.

Oui, on aurait bien voulu y retourner bientôt. Et peut-être j’aurais le bonheur de trouver Rue du Triomphe dans les librairies, en roumain !

Interview réalisée par Dan Burcea

Crédits photo: Emanuel Robert-Espalieu/Robert Laffont

Dov Hoenig, Rue du Triomphe, Éditions Robert Laffont, 2018, 414 p., 21 euros.

 

 

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