Lou Vernet : « L’artiste élève l’homme au-dessus de sa survie primordiale »

 

Pourquoi continuer à écrire dans  les temps qui s ‘annoncent ?

 

Pourquoi pas !

La raison d’écrire pour un auteur est multiple et souvent indissociable de sa volonté propre. Elle existe en partie dominante, pour et par lui seul.  Comme une exigence innée à sa mission de vie. Un contrat envers lui-même. Le seul exutoire possible afin de pouvoir ancrer sa réflexion imaginaire dans le réel.

Que ses écrits, par la suite, trouvent un écho auprès d’un lectorat, ne lui appartient  pas. Les mots posés puis offerts sont, à l’instant d’être imprimés sur la feuille, libres de leur voyage.

Qu’il ait répondu à un besoin, une question, un projet, un événement traumatique ou un dessein plus confidentiel, importe peu. Il y avait matière, il l’a façonnée.

Ses ressorts sont plus ou moins toujours les mêmes. L’attente d’une mise en mots qui permet d’appréhender sa condition, ses peurs, ses conflits, ses attentes. De la manière la plus libératrice  qui soit pour lui.

L’important est qu’il fasse ce pour quoi il se sent appelé, quels que soient le genre, la source, le résultat.

Il laisse trace comme tout autre artiste d’une forme de pensée. Témoigne d’une époque. Donne à réfléchir sur son implication.

À la toute fin, c’est le lecteur qui en fera commerce et lui donnera sa légitimité. En s’appropriant la cohérence d’un auteur, il tente ainsi d’ordonner son propre chaos.

Après les nourritures terrestres, l’art assouvit une pulsion ancestrale de dominer le monde, l’espace d’un instant, en créant une bulle qui le soulage, le fasse rire ou rêver ou se rebeller. En un mot, qui le fasse Exister, ici et maintenant.

En maitrisant sa pulsion créatrice, dans un récit à partager, l’artiste élève l’homme au-dessus de sa survie primordiale. Il le conforte dans des pensées qu’il ne peut envisager seul ou contraindre à sa seule expression.

Aucun contexte n’a jamais empêché la parole d’être libérée. Retardée, contrainte, asservie, contestée, brimée, enfermée, limitée, oui mais jamais longtemps.

L’auteur n’est jamais dissocié de son environnement. Il puise au-dedans. S’en nourrit. C’est tout autant un témoin, un passeur, un cajoleur, qu’un questionneur.

Aussi omniscient qu’impuissant, il est comme une plume d’oiseau, qui balaie l’espace entre deux rives et tente de dessiner un pont qui servira à la traversée des possibles.

Alors, bien sûr qu’il faut continuer de créer. Surtout aujourd’hui. Quand les troubles laissent sans voix tant d’innocents dévastés.

Dire, proclamer, s’insurger, dialoguer est une valse intérieur/extérieur consubstantielle au métier d’écrivain.

Un besoin interne qui trouve sa réponse dans une question externe et vice versa, d’ailleurs !

Pour le plus grand plaisir d’une humanité en soif de devenir… Et ce, quiconque ou quoi que ce soit ayant pu contrarier sa trajectoire.

Non, mais, oh !

Lou Vernet, 3 mai 2020

Auteure, voyageuse, photographe, Lou Vernet est une autodidacte. Passionnée, libre, têtue et un peu barrée. Sa devise “Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon vous n’en sortirez pas vivant !” Quand on lui demande ce qui est essentiel pour elle, elle répond, sas coup férir : son âme : Aimer, Marcher, Écrire. Née à Paris, elle en fait souvent le personnage principal de ses romans. et vit actuellement dans le 95.

Ed du Loir
Surtout le Pire – thriller
G comme gratitude – Développement personnel

Ed La Trace
Le rire du monde – Récit de voyage

Ed La Liseuse
Toucher l’instant – roman

Bientôt en réédition aux Ed du Loir, version poche
1/ La Toile aux alouettes – Polar
2 Un Trop grand silence – Polar

En auto-édition – Ed BoD
Pensées clandestines : Recueil poétique
Mal Barrée : récit humoristique

Sous le pseudonyme de Gaia
Le fou de papier

Pour plus de détails : http://louvernet.com/

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