Interview. Estelle Cantala: «J’ai aimé malaxer la langue, lui donner forme, découvrir comment le récit en roumain venait se dire en miroir déformant dans ma langue maternelle»

 

 

Voyageuse infatigable et accompagnatrice en montagne, conteuse, poétesse et musicienne, Estelle Cantala voue son temps et son talent à la découverte des contrées à l’abri du tourisme de masse, prenant le temps de sonder leur réalité de l’intérieur afin d’accéder à l’essence même de leur âme. Dans les régions montagneuses de Maramureș, en Roumanie, où elle a séjourné et appris la langue du pays, elle a pu recueillir des contes populaires qu’elle a ensuite traduits et publiés en France. L’acte culturel qu’elle entreprend est d’autant plus important si on pense à sa performance et à son dévouement pour une culture dont elle a su rendre les lettres de noblesse. 

Quel a été votre premier contact avec la Roumanie et d’où vient votre intérêt pour ce pays ?

En 2006, je travaillais dans le développement régional en Suisse. Durant une période creuse, au cours de mes recherches d’emploi, un programme d’échange de compétences avec les pays de l’Europe centrale et orientale m’a été proposé. J’ai été immédiatement interpellée par cette idée de passer plusieurs mois dans une région qui m’attirait beaucoup – pour ce que j’en connaissais, très globalement : la musique balkanique et ses influences dans la musique occidentale contemporaine, les écrivains connus des Français, les capitales que j’avais pu visiter au cours d’un semestre universitaire à Vienne. J’hésitais entre la Roumanie et Saint-Pétersbourg. Finalement, j’ai choisi la Roumanie, un peu par instinct. Depuis toujours passionnée par les langues, j’ai aussi pensé que pour un séjour de six mois, j’aurais plus de facilité à parler rapidement le roumain latin que le russe. Enfin, je suis très attirée par les montagnes et inspirée par la nature sauvage ; la perspective de découvrir les Carpates me fascinait.

Je suis arrivée en avril 2006 dans un village isolé du Maramureș, en pleine période de fêtes de Pâques, dans la neige. Plongeon culturel total. J’ai collaboré en premier lieu avec une association locale engagée dans la préservation et le développement de la culture traditionnelle rurale. Ensuite, je suis allée à Baia Mare afin de poursuivre mon travail dans le domaine de l’écotourisme, auprès d’un guide touristique. Ce premier séjour a duré quatre mois. J’y suis retournée trois ans plus tard pour y rester un an et demi, avec plusieurs passages à Bucarest, où je travaillais avec une ONG engagée dans les domaines de l’économie solidaire et de la responsabilité sociale et environnementale. Depuis, je me rends régulièrement en Roumanie, notamment pour accompagner des marcheurs au cours du séjour de randonnée contée que nous proposons depuis 2010 avec un montagnard chevronné du Maramureş.

Connaissiez-vous auparavant le folklore roumain (j’inclus dans ce terme générique les contes, la musique, les richesses conservées comme les objets courants, la poterie, l’habillement, etc.)?  Comment s’est imposée à vous cette réalité du terrain ?

Je connaissais assez superficiellement la musique traditionnelle, à travers des formations telles que Taraf de Haiduks, Bratsch,… ou de par les influences balkaniques présentes dans la musique métissée. Je l’appréciais beaucoup. À mon arrivée dans le Maramureș, j’ai eu la chance de passer plus d’un mois auprès de musiciens professionnels de talent, qui m’ont initiée plus spécifiquement à la musique traditionnelle «maramureșeană». Dans leur association, il s’agissait aussi de prendre soin et de faire découvrir tout type de richesse traditionnelle locale, des musiques et danses à la cuisine, des rites archaïques paysans à l’artisanat… Je partageais le quotidien de mes hôtes ; le village m’a invitée à cette découverte en profondeur de la culture rurale du Maramureș. La collaboration ensuite avec le guide touristique de Baia Mare a été d’une grande richesse. Il était passionné par l’histoire et la culture locale, dont il avait une connaissance fine. Nous avons entrepris la création d’un séjour écotouristique basé sur la marche (que j’ai repris et poursuivi trois ans plus tard). C’est en étoffant le contenu du séjour que j’ai approfondi ces apprentissages dans l’idée de faire découvrir les richesses de la région aux futurs visiteurs. J’ai eu l’occasion de rencontrer des professionnels du tourisme, des artistes et artisans, des naturalistes, des villageois érudits, des passionnés de leur pays, qui m’ont bien sûr beaucoup apporté également au fil de nos échanges.

Vous avez une parfaite connaissance du roumain, à la fois de la langue littéraire et du jargon des villageois du Maramureș. Combien de temps et de persévérance vous a demandé cet apprentissage ?

Je ne dirais pas que ma connaissance du roumain est parfaite. Elle est opérationnelle pour l’usage que j’en fais majoritairement. Je serais heureuse de l’apprendre mieux encore afin notamment d’avoir un meilleur accès à la poésie, que j’apprécie beaucoup, au théâtre… J’ai commencé à apprendre le roumain en Suisse, un peu avant mon premier départ, avec la méthode autonome que la médiathèque de ma ville possédait – et qui fonctionnait avec des cassettes audio ! Ensuite, j’ai emprunté la méthode pour l’emporter avec moi dans le Maramureș, en prolongeant mon emprunt par Internet. Mon hôte m’a trouvé un vieux magnétophone. Je me souviens très bien de ces moments passés en compagnie de mes deux interlocuteurs très bavards et de nombreux oiseaux aux chants si riches, à écouter les cassettes dans le « șopron[1] » du jardin. Il y avait quelque chose d’irréel. Heureusement aucun usager de la médiathèque n’a voulu apprendre le roumain pendant cette période, si bien que j’ai pu arriver jusqu’à la dernière leçon sans devoir la renvoyer en Suisse. Cela m’a permis de partir sur de bonnes bases grammaticales. Le fait d’avoir appris le latin et l’espagnol m’a certainement aidée. Trois ans plus tard, j’ai refait exactement la même chose, en approfondissant les leçons. Cela dit, la majeure part de mon apprentissage du roumain s’est faite auprès des habitants, de mes amis. Au village, au début, presque personne ne parlait le français, ou l’anglais – et je préférais l’éviter ; je me suis efforcée de me faire comprendre en roumain. À Baia Mare, le guide touristique avec lequel je travaillais parlait un excellent français et a contribué à m’apprendre beaucoup de mots et d’expressions (ainsi que d’histoires, d’anecdotes). Je me suis aussi retrouvée engagée dans un projet théâtral avec la troupe d’étudiants de l’université Nord de Baia Mare, parmi lesquels j’ai progressé. Par la suite, ma pratique du roumain a évolué avec chaque séjour passé au pays.

De vos séjours dans la région de Maramureș, vous rentrez avec un véritable trésor de littérature orale. Comment avez-vous recueilli ce matériel et auprès de qui ?

Ma collecte a commencé avec les histoires et mythes locaux qui m’ont été confiés au hasard des rencontres et des reconnaissances de parcours pédestres. Le guide touristique de Baia Mare m’en a raconté tout d’abord, parmi les anecdotes liées aux lieux visités. Ensuite, au cours de nos visites dans les villages pour construire le séjour, nos hôtes avaient très souvent une histoire, une légende, ici ou là. J’ai pris connaissance par exemple du personnage de Pintea le Haiduk, le Robin des Bois local, de figures récurrentes telles que la Fille des Forêts, Fata Pădurii, les revenants, strigoï, et autres êtres inquiétants de la nuit… Bien souvent, dans la bouche des villageois, il n’est pas aisé de distinguer s’il s’agit de créatures imaginaires ou si ces figures ont bel et bien existé dans un passé encore récent. Cela m’a émerveillée. Au cours de mon second séjour, trois ans plus tard, j’ai cherché plus précisément du matériel à la médiathèque de Baia Mare. Contes, proverbes et dictons, chansons et « vers criés » (strigături), légendes de lieux… Je souhaitais agrémenter le parcours de marche avec de petites histoires. Finalement, j’ai attrapé un fil qui se déroulait sans fin, dévoilant un par un ces trésors. Les contes que je découvrais portaient une teinte de terre, un aspect sauvage, beaucoup de fantaisie, de malice, et leur structure parfois assez aléatoire et imprévisible m’a charmée. Les bibliothécaires m’ont apporté des ouvrages de toutes sortes (monographies, recueils, travaux scientifiques…). Parmi eux se trouvaient les livres de Maria et Pamfil Bilțiu, deux ethnologues du Maramureș qui ont entrepris un immense travail de collectage, archivage et synthèse de matériel ethnologique depuis les années soixante-dix. J’ai parlé de cette découverte à mon amie Crina Bud, professeur de littérature à l’université Nord de Baia Mare. Crina connaissait les ethnologues ; un jour, elle m’a confié l’un de leurs ouvrages de synthèse qui recensait et classait des contes collectés depuis plus de quarante ans, sous forme d’enregistrements, souvent incomplets, retranscris fidèlement en dialecte. Je suis repartie avec ce qui a constitué une base solide pour la réécriture des histoires du Maramureș. Durant l’été 2012, j’ai effectué mes premiers enregistrements dans les villages. Sur les indications de connaissances locales, j’ai rencontré plusieurs conteurs et conteuses, à Breb et Poienile Izei. J’ai pu constater bien sûr ce que l’on m’avait annoncé : les contes étaient pour majeure partie oubliés et les villageois qui les transmettaient encore avaient tendance à en perdre la mémoire. Cependant, j’ai recueilli de nouvelles histoires, même incomplètes, de nouvelles anecdotes autour des figures récurrentes, mais aussi une langue, une manière de les dire, une malice particulière, des expressions et des intonations dans la voix qui m’étaient très précieuses. En 2017, je suis retournée dans les villages avec du matériel d’enregistrement adapté à la création sonore. Parallèlement au collectage de contes, en particulier des anecdotes liées à Fata Pădurii, la Fille des Forêts, il s’agissait de recueillir ces voix, ces intonations, cette musique du lieu. Nous souhaitons intégrer une composition acousmatique réalisée à partir de cette langue, si colorée, dans le nouveau spectacle de conte en musique de la Compagnie Le Cri de la Miette (compagnie des Pyrénées Orientales avec laquelle je travaille depuis 2016).

Finalement, vous avez sélectionné 11 contes populaires que vous avez ensuite publiés magnifiquement illustrés par Marie Legrand. Est-ce la première fois que vous travaillez avec cette illustratrice ?

C’est l’éditeur Saad Bouri qui a choisi Marie Legrand comme illustratrice des contes roumains du Maramureș. Je lui faisais entièrement confiance et je n’ai pas été déçue. Lorsque j’ai découvert pour la première fois son interprétation en images, cela m’a beaucoup émue. J’ai apprécié la précision des détails – je reconnaissais vraiment le pays – mais surtout, j’ai été touchée par son coup de crayon, original, sensible, l’émotion de même que la pointe de malice parfois qui transparaît dans ses dessins, reflétant l’atmosphère que l’on trouve dans les histoires.

Qui étaient Maria et Pamfil Bilțiu, les deux ethnologues roumains dont les enregistrements vous ont aidée dans votre travail ?

Ainsi que je l’ai évoqué plus haut, Maria et Pamfil Bilțiu ont consacré leur vie à recueillir et préserver le patrimoine oral du Maramureș. Ils ont publié de nombreux volumes qui rassemblent ces travaux. Même si ces récits sont pour la plupart incomplets, parfois incohérents, en raison du « fragmentarisme auquel [ils] ont été confrontés », nous dit Crina Bud dans sa préface, ce travail de transcription des deux ethnologues est infiniment précieux aujourd’hui. Les contes transmis oralement dans les villages se perdent à grande vitesse. J’ai pu le constater en allant enregistrer les villageois et villageoises. De même, entre la première phase d’enregistrements en 2012 et la seconde en 2017, parmi les conteurs et conteuses que j’ai visités cinq ans plus tôt, certains avaient malheureusement disparu, d’autres avaient encore beaucoup oublié entre temps.

Revenant au contenu de votre recueil, quel a été le critère qui a régit votre choix ?

Certaines histoires s’imposaient, pour avoir été rencontrées fréquemment en chemin. Pintea le Haiduk, par exemple, le Robin des Bois du Maramureș, au village de Breb et dans les Monts Gutâi, en particulier sur le sentier vers la Creasta Cocoșului où l’on peut voir le haut de la falaise d’où il aurait sauté pour fuir. Le Jeune Homme et sa Grenouille m’a également été transmis par une conteuse pétillante, bien connue des lieux, « baba » Floare, dans une version très incomplète et un peu différente. Elle m’a raconté en parallèle les malédictions que l’on pouvait apposer à une femme par l’intermédiaire de cet animal – et le transmettait comme un fait avéré, une pratique existante dans un passé récent. De manière générale, j’ai procédé par instinct, retenu les histoires qui me « racontaient quelque chose ». Je ne souhaite pas systématiquement comprendre ce que je suis venue chercher dans un conte. En général, les éléments de réponse arrivent plus tard, par bribes. Nous ne pouvons jamais être certains de savoir ce qui fait qu’une histoire nous « parle », nous « touche ». Mais nous pouvons clairement sentir que c’est le cas lorsque cela se produit. Je tiens plutôt à cette petite magie qu’elle porte. Cela dit, parmi le matériel que j’avais à ma disposition, tout n’était pas aussi aisément exploitable. J’ai donc aussi choisi des contes qui présentaient une certaine tension narrative, pour lesquels je pouvais repérer ou construire une intrigue, une résolution. Parmi ceux-ci, j’avais cependant une préférence pour les contes qui comportaient ces successions parfois presque chaotiques de péripéties, d’épreuves, de métamorphoses… cette couleur archaïque que l’on retrouve de manière récurrente dans les contes roumains que j’ai croisés. L’un d’eux est un peu plus simple dans sa construction, L’Homme et la Farine : il m’a charmée par son mystère, la poésie qui se tisse autour de cette idée du secret, de la force du silence.

Enfin, je suis restée dans la sphère du conte merveilleux. Je n’ai pas souhaité introduire à ce recueil de contes facétieux, par exemple, également nombreux – autour de la figure de Păcălă (le « malin » du Maramureș), ou de personnages diabolisés tels que le tsigane, le popă, la femme perfide… 

Quelles ont été les difficultés de traduction ?

Je précise qu’il s’agit d’un travail de ré-écriture de contes, non d’un travail de traduction. La reconstruction de l’histoire s’opère à partir de motifs trouvés dans les enregistrements, lesquels, généralement, ne comportent pas le conte dans son intégralité (comme évoqué précédemment). En effet, les villageois ont souvent oublié une partie importante de l’histoire ; c’était déjà le cas au cours des collectes effectués par Maria et Pamfil Bilțiu, ça l’est d’autant plus aujourd’hui. Ainsi, si l’on devait utiliser une métaphore, je dirais qu’il s’agit de réaliser un ouvrage de patchwork avec quelques morceaux d’étoffe acquis au départ ainsi qu’une idée de la forme générale que revêtira le rendu terminé. La couture est réalisée à partir de ces éléments de base. De nombreuses pièces de tissu sont ajoutées, au fur-et-à mesure. C’est d’ailleurs ce qui me motive : l’écriture. Je me suis investie dans ce chantier passionnant en tant que conteuse et écrivain, non en tant que traductrice, ni ethnologue. J’ai reconstruit ces contes d’un point de vue littéraire. Outre la reconstitution de parties manquantes, à la fois tension et jubilation de la création, j’ai aimé malaxer la langue, lui donner forme, découvrir comment le récit en roumain venait se dire en miroir déformant dans ma langue maternelle avec quelques reflets nouveaux, particuliers à ce transfert par les images. C’est ainsi que l’on trouve ici et là des expressions ou certains mots en roumain, qui ne pouvaient effectivement pas être exprimées aussi bien autrement, mais aussi parfois des tournures en français, un peu étranges, qui ont emprunté à leur reflet roumain. Bien sûr, l’utilisation des transcriptions et des enregistrements en dialecte nécessitait une traduction pour certains passages, certains mots clé de l’histoire et le plus souvent, une interprétation. Par exemple, pour le mot Zmeu, qui désigne un monstre généralement anthropomorphe mais pouvant prendre diverses formes, dont une sorte de dragon, j’ai choisi de le traduire par Ogre, dans le conte Le Garçon de Tilleul, car les personnages affreux évoqués m’apparaissaient comme ayant clairement une forme « humaine ».

En dehors de l’expression écrite matérialisé dans ce volume, vous vous produisez sur scène où vous racontez au public, accompagnée par la musique (vous à l’accordéon), ces magnifiques contes. En quoi consistent ces spectacles ? 

Ce sont des spectacles de conte en musique et chansons. La plupart du temps, ils investissent une conteuse et un(e) musicien(ne) sur scène. La scénographie est très simple, quelques éléments de mobilier. Le conte implique qu’il n’y ait pas de texte, il se raconte au fil des images que le conteur ou la conteuse laisse défiler en son propre imaginaire et rend au public dans une interaction permanente avec ce dernier. Pour les contes du Maramureș, un contrebassiste accompagne l’histoire. Il joue parfois une mélodie, quelques notes ou accords, parfois même simplement un son, utilisant toutes les possibilités de son instrument – sans oublier les silences. Des intermèdes chantés sont insérés entre les histoires ou au cours de l’une d’elle ; c’est à ces occurrences que je chante avec l’accordéon. Nous choisissons des chansons traditionnelles roumaines en lien avec l’histoire, également nos compositions originales en roumain. Ces spectacles sont « mis en jeu » avec une comédienne/metteur en scène de la Compagnie : il s’agit de préciser la coordination entre conte et musique, l’équilibre, le dialogue entre les deux, l’utilisation de l’espace, un travail particulièrement nécessaire lorsque nous jouons sur un plateau de théâtre.

Gardez-vous des contacts avec la Roumanie, et surtout avec les gens de la région de Maramureș? Avez-vous d’autres projets autour de la culture roumaine, surtout dans le cadre de la Saison France-Roumanie 2019 ?

Bien sûr ! La Roumanie est un pays d’adoption pour moi. J’y suis très attachée, en particulier par de forts liens amicaux. Depuis mon second séjour prolongé en 2009-2010, je suis revenue dans le Maramureș presque tous les deux ans pour accompagner le séjour de randonnée contée. Je garde toujours un peu de temps avant et après le séjour pour passer du temps avec mes amis, autour de Baia Mare et à Bucarest. Et pour réaliser des enregistrements dans les villages, par exemple ! Mes investigations au cœur des contes roumains se poursuivent. Comme je l’ai mentionné plus haut, nous sommes actuellement en phase de création d’un nouveau spectacle avec la Compagnie Le Cri de la Miette. Il prendra la forme d’un Cabaret conté tout public, avec chant et musique acoustique, création sonore à partir des voix villageoises, grandes formes marionnettiques abstraites. Nous souhaitons proposer une promenade parmi les figures étranges, spectres et revenants, guidée par la Fille des Forêts, Fata Pădurii. Je suis actuellement en phase d’écriture à partir de mes enregistrements de ces dernières années ainsi que, comme toujours, du travail de Maria et Pamfil Bilțiu. Par ailleurs, la sortie du livre Contes roumains du Maramureṣ aux Éditions du Jasmin donne lieu à des rencontres, tout d’abord à Céret, dans la médiathèque de ma ville dans les Pyrénées Orientales. Une séance de signature est prévue en février, puis une journée de rencontre et de représentation en musique avec les élèves de l’école élémentaire, qui auront au préalable étudié un conte en classe. Je participerai ensuite au salon du livre de Saint-Gervais-la-Forêt les 16 et 17 mars, avec un atelier conte pour tous ainsi qu’une séance de dédicace. Une rencontre auteur est également prévue à l’Institut culturel roumain de Paris.

Propos recueillis par Dan Burcea

Crédits photo: Olivier Cazes pour la photo avec l’accordéon et Clive Keen pour la photo avec le livre. Les autres photos sont mises à notre disposition par Estelle Cantala.

Estelle Cantala, «Contes roumains du Maramureṣ», Éditions du Jasmin, 2018, 138 p., 14,90 euros.

[1]. abri en bois circulaire typique

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