Parme Ceriset : Poèmes choisis du recueil « Femme d’eau et d’étoiles »

 

FLAMME LIBRE

Je suis une femme née sous le signe d’une différence,

une fleur parme dont la seule arme est la passion de vivre,

je suis une  flamme qui brûle ton corps et rend ton cœur ivre,

oui ma fragilité est ma force et ma force est l’Espérance.

J’ai un sang bleu et fou qui bouillonne en moi,

j’ai dans les veines des blessures et l’amour des rois,

ces apollons que j’ai conquis sous les étoiles en cendres,

j’ai aussi sous ma peau les souvenirs des morts

qui crient et me transcendent.

Je fais l’amour et j’écris, c’est mon acte de foi,

je scintille de tous mes aimés, mes parents, ma loi

est de protéger autant que possible ceux que j’aime,

si je dois me sacrifier, je le ferai au nom de l’Aube libre et de son règne.

 

FEMME DES SOURCES

Je me sens de la Terre et infiniment femme,

femme des ruisseaux fous et femme des nuages,

femme du crépuscule embrasé de ses flammes,

femme de l’aube bleue, des cascades sauvages.

Je me sens des névés, des neiges du Vercors,

des aurores rosées et de leur brume fraîche,

des effluves fruités, extases des nuits d’or,

des idylles d’été, des hommes aux peaux de pêche.

Je me sens de la vie qui coule dans les sources,

de cette passion rousse qui  flambe en mes veines,

des étoiles qui s’aiment aux feux de la grande Ourse,

des regards éternels qui me proclament Reine.

Je me sens de l’espoir et de toutes ses forces,

je me sens des combats qui me firent Amazone,

je me sens du courage qui brille et qui trône

au-dessus de nos vies, au bois de nos écorces

comme un arbre de vie éphémère, immortel

qui contemple le temps du haut de ses branchages,

je me sens de l’eau vive qui danse et m’appelle,

je plonge dans son bain me fondre au paysage…

 

CAPITAINE FEMME

Certes je suis une femme mais je suis Capitaine,

Capitaine de ce royaume amputé d’une part d’Éden,

Capitaine de ce portail rouillé qui s’est refermé sur nos rêves,

Capitaine des brumes où renaissent les visages,

Capitaine des nouveaux sourires que je conquiers au cœur des vagues,

Capitaine des plaines où je chasse l’amour après l’orage,

Capitaine de mes passions pour mes aimés

au soleil de ma vie dont j’ai le gouvernail,

Capitaine de mes victoires sur le sort,

Capitaine de mes disparus, de mes morts,

Capitaine de mon bateau Vie,

Capitaine de ma part de liberté,

Capitaine et soldat de lumière

Dans la nuit.

 

LOUVE LIBRE

Humer le crépuscule,

le vent, les nuages froids de la nuit

avec un grand feu de joie dans l’âme

et les cicatrices qui tiraillent

mais luisent de mille étoiles,

l’esprit de la louve libre

qui flambe dans le regard…

Ainsi parle le temps

dans le grand coquillage :

« N’est fort que celui qui a affronté le gouffre

et pansé ses failles. »

 

DRAPS BRÛLANTS DE NUIT

Laisse-moi avancer dans les draps brûlants de la nuit,

j’ai un compte à régler avec la mort, je dois vivre mille vies

et je cueillerai ces mille sourires aux frontières de l’insomnie,

je savourerai encore ces pistils d’extase et ces regards de lumière,

ces vagues tumultueuses, ces cœurs en cendre…

Comprends-moi, roi des nuits…

J’ai un compte à régler avec la vie.

 

ÉTÉ D’EAU ET D’ÉTOILES

N’être plus que le chant de l’eau et des rivières

et les plumes d’oiseau qui voguent dans le vent

et le parfum des fruits qui distille l’Éden,

n’être plus que le souffle qui berce les herbes

et le soleil enfin qui luit dans ton regard

et la saveur de l’aube cueillie sur tes lèvres…

Être là, lumineuse, immortelle éphémère.

 

NOUS SOMMES

Dans la clairière on n’effacera jamais le sang,

le sang qui s’écoule aux sources du Moi et qui tremble

dans les veines et les arbres de Voie lactée.

Ton regard sous la pluie…

Nous sommes morts…

Nous sommes pierres, au torrent évadé…

Nous sommes Vie

de flots,

d’éternité.

 

ME FONDRE AU TEMPS

Et je me fondrai au vent des hauts plateaux,
à l’odeur de calcaire, empreinte métallique
des rêves d’insouciance évadés dans l’or bleu
du temps qui s’évapore.
Je me fondrai à l’eau des ruisseaux de jouvence
où les âmes galets des humains disparus
roulent sous les flots calmes des vies en partance,
je me fondrai à Tout ce qui bruisse dans l’ombre,
à tout ce qui renaît aux lueurs de l’Aube
et je serai rosée sur les feuilles de joie
et je serai l’eau vive en ton cœur de vivant.

Textes extraits du recueil « Femme d’eau et d’étoiles » de Parme Ceriset (éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux) paru à l’automne 2021.

BIO-BIBLIOGRAPHIE :

Parme Ceriset est l’auteure des recueils de poésie « Femme d’eau et d’étoiles » (éditions Bleu d’encre, préface Patrick Devaux), « L’Amazone Terre » (éditions Stellamaris), « Le souffle de l’âme sauvage » et « Toi de brume » (éditions le Lys bleu), et du roman « Le Serment de l’espoir » (L’Harmattan). Elle a publié dans des anthologies internationales et dans de nombreuses revues de poésie. Elle est également rédactrice à La Cause littéraire et membre de la Société des Poètes Français. Elle a la particularité d’avoir été sauvée par une greffe des poumons après quatre années sous oxygène. Sa devise : « N’appartiens qu’à toi-même et au souffle du vent » (extrait de son recueil « N’oublie jamais la saveur de l’aube », 2019).

 

 

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