Portrait en Lettres Capitales : Andrei Novac

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous né, où habitez-vous ?

Je suis Andrei Novac, enseignant universitaire, écrivain, chef de projets culturels et diplomate. Je suis né à Târgu-Jiu en Roumanie, le 1er juillet 1983. J’ai fait mes études à la Faculté de lettres, d’histoire et de théologie de l’Université de l’Ouest de Timișoara. Après un master à la Faculté d’histoire (Relations internationales et intégration euro-atlantique) de l’Université de Bucarest, j’ai passé en 2013, un doctorat en philologie à l’Université de l’Ouest de Timisoara, avec la thèse « La génération ‘70. Le cas Valentin Tașcu” sous la direction du professeur Cornel Ungureanu. J’ai publié mon premier recueil de poésie en 2001, j’ai travaillé dans le domaine de la gestion culturelle et de la diplomatie publique et culturelle. Je vis actuellement à Bucarest.

Vivez-vous du métier d’écrivain ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Être écrivain est d’une manière ou d’une autre une vocation, et non pas une source d’existence matérielle. Nous n’écrivons et ne publions pas de livres pour subvenir à nos besoins, mais pour exister. Je suis actuellement secrétaire d’État au Ministère des affaires étrangères, où je coordonne les relations avec l’Institut culturel roumain et les politiques culturelles du ministère.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Je ne définirais pas l’écriture comme une passion, mais plutôt comme une forme d’existence qui se déroule, respire et dure dans le temps de la même façon que la mienne.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Il y a plusieurs auteurs et plusieurs livres qui m’ont marqué et, pourquoi pas, me marquent encore et il me serait très difficile de parler d’un seul auteur ou d’un seul livre. Les livres font partie d’une vie parallèle que leurs auteurs nous offrent à chacun d’entre nous. Ils deviennent des éléments constitutifs de notre vie quotidienne. Il y a des auteurs qui ont réussi à générer des légendes autour de leur existence et de leur œuvre, comme chez nous Nichita Stănescu. Le monde prend toujours la forme et la dimension que nous sommes capables de lui donner.

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

J’écris de la poésie et des essais, et je crois que le passage d’un genre littéraire à un autre est dû à la possibilité qui nous est offerte à chacun de faire naître des mondes censés nourrir les autres.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

Comme je l’ai déjà dit, l’écriture est pour moi une manière d’exister, une forme de libération et, pourquoi pas, la seule façon à travers laquelle je pense pouvoir sauver mon âme. J’écris souvent à la première personne.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

La plupart du temps, un livre est vécu, pas écrit. Il naît et se développe à partir de notre besoin de pouvoir aller de l’avant, de vouloir laisser derrière nous l’image du monde dans lequel nous avons vécu, de la façon dont nous avons aimé, touché les choses qui nous entourent et les avons fait exister pour toujours dans l’imagination de ceux qui viendront après nous. Je ne pense pas qu’il y ait un moment précis de la naissance d’un livre, juste un moment heureux où il choisit d’exister.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

Comme il s’agit de poésie, je choisis souvent le titre après avoir écrit le texte. Je pense que le titre joue un rôle essentiel, précisément parce qu’il est en quelque sorte généré par le texte écrit.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Mes personnages sont comme une définition de moi-même, des personnes que j’ai rencontrées et dont il ressort toujours leur côté le plus beau et le plus pur. Je ne peux pas les comprendre, je ne pense pas devoir les justifier, je pense simplement qu’ils doivent vivre pour générer d’autres images et d’autres vies pour d’autres qui vont venir après moi. 

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Le dernier livre publié est précisément une accumulation des vies que j’ai vécues jusqu’à présent, une succession de personnes qui sont parties, de celles qui arrivent ou qui vont arriver, de luttes et de libérations permanentes. Ce livre est en fait une anthologie des dernières vingt années écoulées depuis que j’ai publié mon premier recueil de poésie. Il s’agit, en quelque sorte, d’une définition m’appartenant et de ce en quoi je crois pour ma postérité.

(Texte traduit du roumain par Dan Burcea)

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