Makenzy Orcel lauréat du prix Goncourt, choix de la Roumanie et de la Moldavie pour « Une somme humaine » publié aux Éditions Rivages

 

 

Je joins mes deux mains en m’inclinant pour vous dire un grand merci

 

Le prix Goncourt, choix de la Roumanie et de la Moldavie, a été attribué à l’écrivain Makenzy Orcel pour son roman «Une Somme humaine» publié aux Éditions Rivages. L’annonce a été faite au Salon du livre Gaudeamus en présence de Son Excellence, Madame Laurence Auer, Ambassadeur de France en Roumanie, de Madame Camille Laurens de l’Académie Goncourt et de l’écrivain Cristian Fulaș.

Immédiatement après avoir reçu cette merveilleuse nouvelle, j’ai sollicité à l’heureux lauréat cette courte interview.

Comment avez-vous accueilli la formidable nouvelle du Goncourt, le choix des étudiants roumains et moldaves ?

C’est un grand honneur qu’on vient de me faire en faisant de mon livre le choix Goncourt de la Roumanie et de la Moldavie. La Roumanie est une grande puissance en littérature. Tant d’auteurs de ce pays m’ont nourri, ont participé, participent encore à ma construction personnelle, et de celle de l’œuvre que je construis depuis pas mal d’années maintenant. « Je n’ai rien compris à l’homme ». Benjamin Fondane en écrivant cela avait touché du doigt ma quête. Je ne sais plus quel âge j’avais lorsque j’ai découvert dans Boutures — une revue littéraire haïtienne dirigée par le grand poète haïtien Georges Castera — un dossier sur 11 poètes roumains contemporains. Ces vers incroyables d’Horia Badescu: «Tu achèves ce poème Le poing dans la bouche L’histoire hurle Ou d’Aura Christi/Mon père, qui es aux cieux/ Qui suis-je, pour que tu m’aies donné la force quotidienne d’écouter les discours du Vide, du Rien ». 

À travers son expérience douloureuse, votre héroïne parle au nom des femmes, de toutes les femmes. Diriez-vous que ce prestigieux prix que vient de recevoir votre roman est aussi une victoire de ses femmes ?

La voix de cette femme se veut aussi celle de tous les hommes. Car elle nous parle du monde, de nous, des petites beautés et des grandes misères. Mais par-dessus tout ce prix vient confirmer que la littérature est le plus beau, le plus grand des voyages.

À qui dédiez-vous ce Prix ?

Je dédie ce prix à ma mère qui m’a élevé seule dans un quartier difficile à Port-au-Prince. C’est pour elle que j’écris, pour rendre hommage à son regard, son courage. À mon fils qui m’apprend à vivre. Et aussi à mon éditrice Emilie Colombani d’avoir admirablement accompagné ce texte.

Dans cette période effervescente de prix littéraires, que peut-on vous souhaiter ?

Il faut me souhaiter de me rassembler le plus vite possible pour pouvoir reprendre le chemin de l’écriture. J’ai hâte.

Un petit message au jury d’étudiants roumains et moldaves ?

Je joins mes deux mains en m’inclinant pour vous dire un grand merci. Merci à l’Académie Goncourt, à toute l’équipe qui a travaillé sur la dixième édition de ce prix en Roumanie, à l’Institut français, etc. Heureux d’avoir désormais Une Somme humaine en commun avec vous.

Votre roman va être traduit prochainement en roumain. En attendant qu’aimeriez-vous transmettre aux lecteurs francophones de Roumanie?

Je viendrai avec plaisir pour les rencontrer, discuter, et découvrir les deux pays. En attendant, puissent-ils continuer le voyage à travers d’autres imaginaires.

Propos recueillis par Dan Burcea

La version roumaine de cette interview peut être consultée ici : https://suplimentuldecultura.ro/stiri/corespondentul-nostru-de-la-paris-transmite/

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