Portrait en Lettres Capitales : Pierre Raufast

 

Qui êtes-vous, où êtes-vous née, où habitez-vous ?

Je suis né à Marseille, j’ai étudié à Nancy, travaillé à Paris et habite désormais à Clermont-Ferrand.

Vivez-vous du métier d’écrivaine ou, sinon, quel métier exercez-vous ?

Je travaille comme salarié dans le domaine de la cybersécurité. Écrire est une passion dévorante mais complémentaire à mon métier d’ingénieur.

Comment est née votre passion pour la littérature et surtout pour l’écriture ?

Pendant des années, j’ai développé des logiciels pour le plaisir, mais le monde technologique évolue tellement vite que chaque génération balaye la précédente. Il ne reste plus aucune trace de mes réalisations passées ! Vers 40 ans, je me suis tourné vers l’écriture, activité qui me permet d’exprimer autrement ma créativité et mon imagination sur un support… plus pérenne ! 😊 C’était un choix d’autant plus cohérent que j’étais déjà un gros lecteur.

Quel est l’auteur/le livre qui vous ont marqué le plus dans la vie ?

Indubitablement la littérature sud-américaine qui m’a montré que l’on pouvait jouer avec la frontière du réel… Raconter une histoire qui pourrait être vraie et entrainer progressivement le lecteur dans l’imaginaire au point qu’il ne sache plus si c’est du lard ou du cochon ! Je pense au réalisme magique de Gabriel Garcia-Marquez, Jorge Amado, Luis Borges, …

Quel genre littéraire pratiquez-vous (roman, poésie, essai) ? Passez-vous facilement d’un genre littéraire à un autre ?

Aujourd’hui, je n’écris que des romans. Il y a quelques années, j’ai écrit deux livres de management, clin d’œil aux fables de La Fontaine. Mais aucun lien entre ces deux univers très différents.

Comment écrivez-vous – d’un trait, avec des reprises, à la première personne, à la troisième ?

Je suis un adepte d’une écriture itérative. J’aime avoir rapidement un premier jet pour vérifier « si l’histoire fonctionne », puis je l’affine, la corrige, l’améliore, version après version, comme un ébéniste polit une pièce de bois.

L’histoire me guide pour savoir si je dois utiliser la première ou la troisième personne. Cela n’a pas d’importance dans l’absolu.

D’où puisez-vous les sujets de vos livres, et combien de temps est nécessaire pour qu’il prenne vie comme œuvre de fiction ?

Je suis un observateur attentif du monde. J’aime collecter les anecdotes, les idées nouvelles, faire des ponts entre les disciplines. Il faut en général du temps pour que l’idée d’un roman murisse. Je dirais qu’il me faut une année, de la vague idée d’un roman jusqu’à l’écriture d’un synopsis détaillé.

Choisissez-vous d’abord le titre de l’ouvrage avant le développement narratif ? Quel rôle joue pour vous le titre de votre œuvre ?

Le titre est pour moi un attribut marketing d’un livre. Je ne m’en préoccupe qu’au dernier moment avec mon éditeur. Pendant toute la phase d’écriture, j’utilise un titre temporaire. Pour moi, le titre doit être original et raconter une histoire. Vaut mieux le choisir une fois le roman terminé pour en tirer l’essence.

Quel rapport entretenez-vous avec vos personnages et comment les inventez-vous ?

Je suis très attaché à mes personnages. Je n’aime pas les savoir abandonnés à la fin d’un roman et dormant quelque part au fond d’un disque dur. Aussi, ai-je tendance à les refaire apparaître dans les romans suivants. Cela permet des clins d’œil (appréciés des fidèles lecteurs) et tisser des liens entre les romans.

Parlez-nous de votre dernier ouvrage et de vos projets.

Les embrouillaminis est un roman qui parle des choix que l’on fait dans une vie. Quel est le rôle du destin ? Choisit-on toujours tout dans sa vie ? En maître du jeu, je demande aux lecteurs de choisir le prochain chapitre en fonction d’alternatives proposées. Ainsi, chaque expérience de lecture sera différente.

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